Oct 282007
 

Compte rendu d’une rencontre martiale autour du thème: les arts issus de la Grue blanche du Fujian

Je dédie ce compte rendu à tous les intervenants qui ont pris la peine de nous faire une découvrir leur art et de nous montrer les éléments de boxe de la grue blanche qui s’y trouvent.
Pour vous remercier de votre investissement et de ces animations de qualité, je vais essayer de faire un compte rendu de qualité, je dis bien essayer, hein?
Désolé à ceux qui hurleraient en lisant ce que je vais écrire mais il ne s’agit pas d’une généralité mais de la perception que j’ai eu des interventions, des exercices, de comment je les ai compris via mon background et de comment je les ai appréhendées et interprétés.

9h40 j’attends mon TGV à Strasbourg, il est à 10h15. Je m’aperçois que j’ai oublié mon baladeur et dois me passer de musique. Pour passer le temps dans le train je m’achète le dragon et le ceinture noire (je sais… j’ai honte). Je tenterai de rentabiliser ces ouvrages par un atelier au KIR : « critique de magazines, médisances, ragots et commérage »
Arrivé à 12h34 à la gare de l’est, Hanchindi m’attend. On se rend à Sapporo ramen pour manger japonais puis je me rends en sa compagnie dans une épicerie asiatique à Maubert pour faire le plein de sauce de soja et de natto (qu’au final j’ai oublié chez lui). Ensuite nous allons à l’exposition de l’artiste sculpteur sur bois et peintre Bokunen Naka, voir l’exposition de ses oeuvres (voir sujet dont il en est question: Exposition de Bokunen Naka).
Puis après avoir discuté avec Mme Hanchindi et signé le livre d’or nous nous rendons à Charenton dans la gôjûmobile équipée des dernières avancées en technologie de pointe, notamment du dernier GPS papier à non reconnaissance de trajet. Ce type d’électronique « à huile de cerveau » de pointe et moi ça fait deux!
La mémoire ne lui faisant pas défaut Hanchindi nous amène a bon port en deux temps dix feux rouges.

15h30-15h45 Hanchindi et moi arrivons au dojo de Hoang long en même temps que Fred.Nous avons le plaisir de revoir Montaigne, Vajrasatva, Naifanshi, maps, pierre qui sont déjà sur place. Hoang long termine un cours enfants. Nous nous changeons dans les vestiaires et je prends mon fidèle appareil photo pour jouer au paparazzi et faire quelques clichés de ce week-end qui s’annonce très intéressant.
Je fais la connaissance de Hoang long que je n’ai pas le plaisir de connaitre personnellement IRL (In Real Life) ainsi que de fred et de DC. Je fais aussi la connaissance d’autres Kwooneux, tels Nijushihosho, Pim, Mitsudomoe, Darth_freak, M-rix, Niem, Ashénaär, kenavo2, Ninjatrouille, tieuphuong, ainsi que 4 élèves de Hoang long et d’autres kwooneux dont je n’ai pas retenu le pseudo…
Quelques remarques amicales de Nijushihosho sur mon aspect physique qui selon toute vraisemblance, ressemblerait à mon avatar. On me l’avait jamais faite celle-là: « tu as la tête de ton avatar » ha ha ha… j’adore.
Après un court discours d’accueil de la part de Hoang long nous commençons avec le premier atelier.

entrée vers le dojo

entrée du dojo

Le compte rendu qui suit peut ne pas être fidèle sur l’ordre des divers exercices composants les ateliers tels qu’ils ont été présentés, car effectuer un compte rendu sur un week-end entier sans avoir pris de note et ce, quelques jours après, ce n’est pas évident et ma mémoire me fait peut-être un peu défaut.
Pardon aux intervenants si je n’ai pas mentionné un exercice qu’ils nous ont fait faire ou un point particulier qu’ils ont abordé et sur lequel ils ont insisté.
Cela peut-être dû à un trou de mémoire, ou simplement parce que la sensation était déjà intégrée à mon corps et je n’ai pas jugé utile de me fixer dessus, compte tenu la somme d’informations intéressantes que nous avons pu avoir.

Grue blanche du Fujian de l’école Tong Mu Yao

Tout d’abord, après un salut traditionnel chinois Vajra « le poulpe » satva nous présente un peu son école Tong Mu Yao.
Il nous explique que son école comprends les bai he tong (prononcer baille reu) : la grue qui dort, la grue qui prend son envol, la grue qui s’ébroue, la grue qui mange…

les participants

Nous commençons par un échauffement de grue. Tout d’abord la nuque, des rotations et circonvolutions lentes mais larges qui augmentent en célérité au fur et à mesure que l’amplitude diminue. Ce qui est excellent pour éviter les micro traumatismes de la nuque que provoquent les grandes amplitudes effectuées rapidement.
On s’échauffent les épaules en faisant des larges circonvolutions des épaules. Dans l’idée, il s’agit de faire se toucher les omoplates, puis de les écarter au maximum dans des mouvements de rotation.
Commencent alors des travail d’échauffement type chi-kung alliant mouvements articulaires et respiration.
Travail de monter de main puis relâchement pour la descente. Je retrouve ce travail de contraction/décontraction que j’ai pu voir dans le Gôjû-ryû d’Hanchindi et dans l’Uechi-ryû de maitre Shimabukuro ainsi que de son uchi-deshi Goya champuru.

On travaille alors des étirements en descendant sur les jambes tendues mais en relâchement total. Puis on descend toujours jambes tendues en effectuant des rotations des bras les mains jointes (les mains descendent le long des jambes, remontent sur la poitrine et suivent la courbure du corps pour redescendre à nous le long des jambes comme si on époussetaient notre pantalon). Ces rotations permettent de générer l’impulsion nécessaire pour remonter.
On travaille aussi l’échauffement de la ceinture scapulaire en se mettant en position de pompe mais en ayant pour unique action de rapprocher les omoplates et les écarter. Ce qui nous donne la primeur d’avoir un striptease de Varjrastva et Fred qui nous humilieront devant leur plastique quasi parfaite.
Puis travail du bassin et du genou. C’est une forme de travail et d’échauffement trés particulier. On se trouve sur une jambe et on doit effectuer des rotations du genou. facile! Me direz-vous? Et si je vous dit que le mouvement ne doit pas partir du genou mais du bassin? On fait moins les malins, hein?
Vajra « Red Richard » satva nous expliquera qu’il s’agit d’une forme issue de la grue qui dort, puisqu’une grue, comme tous les échassiers dort sur une patte (pourquoi? Je vois déjà la question… Ben si elle retirait les deux pattes elle se casserait la gueule…).

vajrasatva démontrant le kata paipuren origine du kata Happoren

Vajrasatva nous explique que le travail recherché en grue est avant tout un travail tendineux. Et les exercices qui ressemblent à des assouplissements/étirements fait en relâchement total permettent justement de travailler les tendons. Vajrasatva nous montre comment les tendons sont sollicités pour que les articulations soient fermes et solides mais en même temps souples.
Vient ensuite le travail des positions. Vajrasatva nous explique les principes de mobilité en grue blanche. Tout d’abord on travaille la différence entre le tigre et la grue. Pour avoir la sensation Vajrasatva prend l’image de la monté et la descente d’une pente, ou d’un escalier. En tigre la position des structures sont similaires à la sensation de monter un plan incliné. Alors qu’en grue c’est l’inverse: c’est comme si on descendait un escalier.
Puis ce premier principe en tête, il nous fait prendre un position qui ressemble dans la position des pieds à Sanchin. Exercices après exercices on effectue les corrections verticales propre à son école de grue blanche du Fujian: relever la vessie (ça porte un autre nom, mais je ne vais pas le dire car ça parle de zizi), ouvrir le dos de la tortue, tirer le cou de la grue.

Vajrasatva en grand pédagogue essaye de nous amener petit à petit à ressentir la position à sentir les structures s’aligner, des muscles se mettre sous tension sans pour autant gêner les mouvements. Vajra « elasticman » satva nous fera un excellent travail de fond et de principes. Il montre ce qui sera la base mais aussi le fil conducteur de tous les ateliers de cette rencontre.
Il nous explique le travail du bassin sur les coups de pied, la façon de bouger, de se déplacer.Nous avons eu ainsi le loisir de sparrer doucement et lentement en chisao (ou pas) en essayant d’appliquer tous les principes qui ont été vu au cours des différents exercices. Mais en travaillant bras et jambes. J’ai pour partenaire fred qui se fera plaisir en me montrant, encore, la fluidité du gôjû-ryû shôdôkan. On dirait un bloc de béton qui bouge en collant des « baffes » fluides… Sauf que le bloc de béton c’est dans la tronche que je le prends.
Après avoir travaillé tous ces principes plus ou moins statiquement, je me rend compte qu’il est réellement difficile d’appliquer « monter la vessie », « ouvrir le dos de la tortue », « tirer le cou de la grue » et « descendre la pente » en simili principe de combat en associant défenses, stratégies d’attaque le tout sur des attaques hautes et basses.
On a alors une démonstration de la génération de force en grue, où l’alignement prend une importance primordiale (la vessie, le dos de la tortue, tout ça).
Durant sa présentation on retrouvera beaucoup de formes et de sensations communes avec tous les autres styles démontrés par ces intervenants d’exception.

Pour conclure son intervention, Vajra « stretch » satva nous gratifie du tao de grue qui a donné naissance au kata okinawaien Happoren/Pappuren. C’est vraiment incroyable de voir Vajrasatva évoluer. A ce niveau de souplesse/fermeté, on ne peut plus parler de bouger mais évoluer. Un tao de toute beauté dont le début me rappelle la forme qu’Hanchindi a apprise chez maitre Matayoshi Shinpo.
Quand je vois Vajrasatva évoluer, je me demande s’il est encore humain, et s’il lui reste quelque chose de son humanité. Vous savez se qui se passe quand on plonge un os dans du vinaigre? Et oui, il devient tout mou… Et bien je sais pas dans quoi Vajrasatva a été plongé et combien de temps, mais c’était certainement une marmite de potion magique qui rend ultra souple. C’est toujours aussi impressionnant de le voir évoluer, et suivre son atelier, ça n’a pas de prix.
Vajrasatva a la particularité de dissocier la gauche et la droite mais aussi le haut et le bas et de pouvoir agir indépendamment sur les différentes partie de son corps. Ce qui a pour effet que lorsqu’il bouge, combat, absorbe, il donne l’impression d’être en caoutchouc voire de bouger comme un pantin désarticulé.
Lors d’un exercice de baffe j’ai pu apprécier la fluidité et la souplesse Gruesque de Vajrasatva. Lorsqu’on parle de « non opposition de la force » on pourrait dire « effet Vajrasatva ». Toute tension est détectée, toute force est contrôlée, déviée, repoussée. Vraiment, vraiment impressionnant.
Au cours du week-end il nous gratifiera d’un style secret : la grue qui drague (voir plus bas).
Le premier atelier a mis la barre assez haut et a permis de briser les quelques glaçons qui auraient pu être présents au départ.
Durant les travaux à deux, nous changeront beaucoup de partenaires ce qui permettra de travailler avec des personnes d’horizons différents, de pratiques différentes et avec les élèves de hoang long.

Uechi-Ryû de la famille Uechi

Ensuite ce sera au tour de Goya Champuru de nous présenter et nous faire travailler dans le style Uechi Ryû Shûbûkan du soke.
Brève explication sur la position de base de l’Uechi Ryû: sanchin et nous voilà partit pour un travail de base.

Tout d’abord goya champuru nous montre et nous explique l’utilité de leur parade de base main ouverte: le mawashi uke que l’on retrouve dans le kata sanchin. Il nous montre que la défense mawashi-uke revient à effectuer trois défenses (gedan barai, uchi uke, age uke) en un seul mouvement.
Nous effectuons le mouvement seul en respectant les consignes: passer le bras devant la ceinture et remonter devant le visage en faisant un grand cercle puis en ramenant le coude à un poing du corps sur la fin.
On fait aussi un travail que j’utilise beaucoup dans ma forme de base type double mawashi-uke: imaginons que je reçoive un coup de poing, je suis en garde pied gauche en avant, bras gauche avancé (par rapport au bras droit), le bras gauche va dévier l’attaque de l’extérieur vers l’intérieur (pour le sens, car l’attaque étant centrée sur moi, ce mouvement a pour but de la faire sortir de mon axe central) la main droite va effectuer un mawashi uke de l’intérieur vers l’extérieur. Ce qui a pour but d’accentuer la sortie de l’axe de l’attaque mais permet aussi la saisie du membre qui attaque. On travaille cette défense à deux.
Nous effectuons divers mouvements de kihon. A chaque mouvement Goya champuru nous expliquera les différents types d’utilisations qui peut en être fait.
Mawashi uke + coup de poing, mawashi uke + alternance coups/parades.
Goya champuru insiste toujours sur le fait qu’en Uechi Ryu il n’y a pas de poing en hikite (la main tirée) car il y a toujours une main qui traine devant pour emmerder le partenaire/l’adversaire (selon la situation).

goya en pleine démonstration avec Hanchindi

On travaille mawashi uke + un enchainement de coups de coude. Goya champuru nous explique le principe du coup de coude particulier du Uechi Ryu, le pourquoi et le comment ainsi que les diverses possibilités offertes par la position particulière du poignet.
En fait pour tenter de décrire la position, c’est un coup de coude dont le poignet est cassé vers le bas. De ce fait l’amplitude de frappe et limitée et la hauteur également. Mais ainsi il y a plusieurs opportunités d’enchainement.
Goya champuru n’en parle pas mais chacun peut voir que le Uechi Ryû est un karate qui n’a rien de linéaire. C’est un karate très rond et très fort.
Goya champuru et puissant sur ses positions, très fluides dans ses mouvements et très fort dans la frappe tout en étant relâché. C’est une personne vraiment impressionnante et ça vaut vraiment le coup de le voir travailler et évoluer.
Son intervention est très bien construite, très cohérente. On part de la base et on augmente en complexité tout en ressentant et découvrant l’essence de l’Uechi Ryû, ainsi que ses recherches personnelles.

On travaille ensuite les exercices de relâchement des frappes. Ce travaille se fait sur la base de renforcement. Mais il ne s’agit pas d’un travail unilatéral (ou une personne va encaisser) mais vraiment d’osmose. celui qui frappe travaille autant que celui qui est frappé.
Le but de celui qui frappe est de gérer le relâchement et de travailler différent type de frappe. L’exercice s’établit comme suit: uke attaque du poing droit, tori effectuera une parade main ouverte gauche vers l’extérieur puis un mawashi uke gauche vers l’intérieur pour finalement frapper du tranchant sur le bras. Le but pour celui qui frappe est de varier la façon de frapper, de changer la génération de force et de sentir le relâchement des épaules en laissant tomber le coup.
On travaille ensuite un enchainement de sortie d’axe et de relâchement. J’ai le plaisir d’échanger avec fred. Tout d’abord uke nous attaque avec un coup de poing, on sort de l’axe à 90° pour posant le dos de la main sur l’avant bras pour retourner la paume et relâcher une frappe lourde qui est sensée descendre la main de uke (qui va bétonner pour que justement sa main ne descende pas). Pour cela il faut que uke contracte bien l’épaule, le deltoïde mais aussi ait une bonne connexion au niveau des dorsaux. le principe de cette frappe est effectuée comme un fouet avec un relâchement des épaules ce qui permet de bien claquer. L’onde de choc pénètre ainsi la masse musculaire au lieu de se diffuser en surface.
C’est un travail très intéressant qui permet à la fois de se renforcer mais aussi de travailler sa dynamique, son hakkei et sa puissance de frappe.

On travaille ensuite mawashi uke + coup de pied.
Encore là Goya champuru nous explique les principes du coup de pied, le mawashi gedan (low kick) et les coups de pieds donnés avec la pointe des pieds (tsumasaki).
Pour le low-kick on travaillera avec une main devant l’entre jambe pour obliger celui qui donne le low-kick à toucher la main avec le genou pour ensuite déplier le tibia sur la cuisse.
Il nous montre les diverses formes permettant de « travailler la réception » d’un low-kick. Encore une fois il s’agit d’un exercice de renforcement des cuisses mais aussi pour celui qui frappe un exercice de placement et d’apprentissage ou perfectionnement de la façon de donner un coup de pied.
Puis il nous explique qu’une des spécialité de ces styles de karate okinawaien issus du sud de la Chine et notamment de la Grue blanche du Fujian est ce travail tendineux. C’est justement ce qui est recherché: un squelette fort tenu par des tendons puissants.
Il nous donne des méthodes simples de travail des doigts de pied pour renforcer les tendons de ces même doigts.
On peut alors ressentir l’effet de coups de pieds avec les doigts tendus sur la surface de la cuisse ou l’abdomen. Il s’agira d’appuyer un peu (et non de frapper comme un veau) ses coups de pieds pour vraiment sentir la dureté des doigts de pieds tendus.

Il nous montre alors la compréhension de certaines parties de kata qui cache soit un travail de réception de low-kick soit un travaille de frappe doigts de pieds tendus.
On passe ensuite au travail d’application sur des mouvements du kata seisan. Chaque application est expliqué en fonction de plusieurs interprétations. L’interprétation basique, voir fédérale et une interprétation plus personnelle issue de son bagage martiale.
Premier mouvement dégagement sur une saisie (saisie d’un poignet en diagonale). Le principe est d’utiliser comme base l’Uechi-Ryu pour faire le dégagement (notamment le premier mouvement du kata seisan et laisser notre style parler pour la finition (frappes, projections ou clefs).
Goya champuru nous montre diverses forme de défense en projection, en clef, en frappes issu de son école de base ou de ses recherches personnelles.
Le deuxième mouvement est une saisie du col ou une tentative de saisie haute ou étranglement. L’application coïncide avec le deuxième mouvement du kata seisan.
Bon je ne vais pas tout détailler, il faut quand même que les lecteurs restent sur leur faim (fallait venir, Na!)
Le troisième mouvement est effectué sur coup de poing, il ne s’agit pas de sen no sen mais lorsque uke attaque avec le coup de poing droit on va donner un coup de poing gauche dans un mouvement particulier que l’on retrouve dans le kata. Ainsi l’attaque de uke est bloquée et il se retrouve avec notre poing dans la face.
A chaque fois Goya champuru nous explique le pourquoi de la forme, les applications traditionnelles, ainsi que les applications issues de ses recherches personnelles et les résultats de ses rencontres avec divers styles et diverses personnes.

C’est une intervention très structurée et très bien construite permettant d’avoir à la fois une vision globale de l’Uechi-ryû du soke mais aussi de ses recherches personnelles.
Dans ses mouvements, Goya Champuru fait preuve d’une assise très forte tout en ayant une grande fluidité donnant une impression de puissance assez extraordinaire. C’est quelqu’un de culturellement très intéressant et martialement impressionnant.

Interlude

Son intervention terminera cette demie-journée.

Hanchindi, moi, goya et hoang long

Alors que naifanshi et pim (ou mitsudomoe) effectuent un kote kitae, hoang long me montre la façon de faire en qwankido avec les rotations fortes des poignets pour bien présenter les surfaces musclées.
En fonction des affinités créés et des impératifs de chacun, les gens quittent le dojo de Hoang long pour rentrer chez eux ou aller se sustenter dans un restaurant.
Pour ma part je vais au bamboo vert en compagnie d’Hanchindi, de Goya champuru et son beau fils Ryosuke, de Montaigne, de Mitsudomoe, de pim et de Naifanshi.
Des principes de combats ainsi que des secrets sont révélés. Les experts nous font l’aumône de nombreux okuden avec explications et démonstrations des principes secrets ésotériques et cartésiens de leurs disciplines, ainsi que des techniques de combats secrètes jalousement gardées dans des coffres en adamantium vibranium kryptonium que même superman il y a pas accès.

Le lendemain réveil très tôt… comme certains autres, j’ai oublié de reculer mes horloges d’une heure (hein Ashenaär?).
On se retrouve à 9h au dojo de Hoang long pour prendre le café et commencer. Ce matin les rangs des pratiquants se sont passablement éclaircis. Les plus courageux sont toujours là: Montaigne, Naifanshi, Mitsudomoe, Tieuphuong, Ashenaär, Pim, Nijushihosho (pour ne citer qu’eux).
On pourra voir un élève colossale de Hoang long qui nous accompagnera toute la journée et qui n’était pas là la veuille ainsi qu’un autre élève à Hoang long, et de nouveaux kwooneux comme Mana sama qui nous a fait le plaisir de nous rejoindre.
C’est Hoang long qui se chargera de l’animation du premier atelier.

Qwan ki do

Tout d’abord nous avons droit à une courte introduction sur l’origine de l’art martial de Maître Pham Xuan Tong, héritier testamentaire du grand maitre Chau Qwan Ky. Il nous explique que l’art qu’il pratique est un art chinois avec une influence vietnamienne et non l’inverse. Son art est issu du tigre, de la grue et du singe.
Il nous donne le programme de son intervention: principe d’absorption et de rentré dans la garde.
Rapidement on rentre dans le vif du sujet. Dans une position stable on effectue des mouvements de défense mains ouverte. On effectue une parade de la main droite de l’extérieur vers l’intérieur puis la main gauche vient passer en dessous pour remonter devant dans un arc de cercle, mains ouvertes. On retrouve bien les principes de double mawashi uke travaillé avec Goya champuru la veille.
Hoang long insiste bien sur les principes les plus importants, rotations du poignet qui doit permettre de d’avoir le bord cubital face à soi mais aussi le bras doit être incliné de façon à dépasser l’axe centrale du corps et d’être au niveau de l’épaule. Ce type de défense est rapidement mise en application en travail à deux.
Puis nous effectuons un enchainement du bras droit puis gauche le plus décontracté possible, le plus relâché possible et le plus vite possible. Cet exercice a pour but de montrer la rapidité d’exécution des techniques de bras et surtout le relâchement nécessaire pour arriver à associer rapidité et puissance. Il s’agit de faire une défense latérale main ouverte puis faire un arc de cercle qui passe devant soi pour revenir dans une position simili sanchin revenir en arrière et faire un pic de la main devant soi… et tout cet enchainement très fluide, très claquant et très puissant mais le plus vite possible. Ce qui a pour but de rendre les épaules le plus souple possible.

On poursuit par les positions de base ainsi que les déplacements de base. Il insiste sur les alignement de structure permettant un déplacement léger et sans perte de temps due à un transfert de poids. On fait quelques allers-retours histoire de bien ressentir les positions et de voir si on a bien compris le système.
On a une première position avec le pied avant rentré vers l’intérieur (style sanchin). La façon d’avancer se fait en ramenant la jambe avant près du genou arrière pour avancer la jambe avant puis de rapprocher la jambe arrière. Je crois me rappeler que c’était un déplacement issu du tigre mais je ne suis pas sûr. Le second déplacement est un déplacement où la jambe arrière vient passer devant la jambe avant. Déplacement issu du singe si je me rappelle bien.
Nous effectuons ensuite des allers-retours dans les différentes positions en enchainant des techniques d’attaques. Le but de ces exercices seuls est me semble-t-il de trouver des sensations et se sentir bien dans les différentes positions. Il faut que l’on se sente confortable dans ces positions et ces déplacements pour pouvoir les appliquer en combat.

Comme tous les arts de combats on travaille ensuite par deux. Tout d’abord avec le partenaire en face de nous on travaille la prise d’initiative. On va choquer le bras le plus proche pour pouvoir rentrer dans sa garde. L’exercice est simple mais je ne sais pas si je vais réussir à le décrire avec des mots. Il est évident que durant ce week-end la part fût belle au travail de sensation, pour les postures, les placements des structures, etc… Donc très difficiles à raconter, résumer ou décrire.
Imaginons que je suis en garde à gauche, mon partenaire va attaquer en claquant mon bras avancé de mon intérieur vers mon extérieur. Puis va choquer le même bras de l’extérieur vers l’intérieur puis le même bras (celui qui a frappé de l’extérieur vers l’intérieur) va écarter ce bras pour pouvoir rentrer. La façon d’écarter peut être courte: style du singe ou plus grande: style de la grue blanche.
Puis cette fois ci je vais un peu corser les choses. Je vais travailler en action-réaction. Cette fois ci je vais attendre que mon partenaire essaye de rentrer dans ma garde et dès que je le vois bouger ce sera à moi de faire un bête et basique jab puis direct de boxeur. Mon partenaire devra faire preuve de fluidité et de rapidité pour pouvoir rentrer sans que je le remarque (ou qu’il soit trop tard lorsque l’information montera à mon cerveau lent).
Puis il va continuer son travail en s’occupant du deuxième bras qui arrive: le direct du gauche. On retombe dans le travail effectué la veille avec Goya champuru. Reprenons depuis le début: je suis en garde le pied gauche en avant et bras gauche devant, hanche de face. Mon partenaire est dans la même position. Dès qu’il me voit bouger, ou me sent bouger il enchaine jab gauche et direct droit.
Là, on se met en bullet time à la matrix, ma main gauche vient claquer (baffer, slasher) l’intérieur de son avant bras gauche, puis de ma main droite je viens percuter son avant bras gauche mais face externe pour enrouler ma main autour en passant par dessus vers l’intérieur pour écarter le bras. J’ai un direct du droit à gérer, ça tombe bien ma main gauche est libre. Je bloque le poing qui arrive avec ma main gauche. Ma main droite va quitter son bras gauche puis passer en dessous (style mawashi uke vu avec Goya Champuru) pour écarter sa main gauche vers son intérieur dans un arc de cercle ce qui me permettra de le saisir.
Bien sûr bien sûr… je ne suis pas statique, je me déplace, je bouge je ne reste pas en face lorsque je quitte son bras gauche pour m’occuper du droit je vais sortir de son axe centrale.

Hoang long nous explique et nous montre plusieurs fois que l’ont peut rentrer dans la garde non pas en claquant l’avant bras mais aussi en percutant l’intérieur du biceps avec des formes de poings type poing du phoenix, etc…
Hoang long insiste sur une chose: les hanches doivent être de face.
Hoang long nous montre un travail pour lequel le direct droit est percuté par la pointe du cubitus si je ne m’abuse. C’est dans ce genre de travail que l’on remarque l’intérêt d’avoir l’avant bras renforcé. On peut en effet travailler plus longtemps et permettre au partenaire de vraiment appuyer sa frappe pour avoir la sensation du coup de fouet.
Puis on travaille la forme de main du tigre pour saisir le poignet. Hoang long nous montre des exercices pour saisir un coup de poing dans cette forme de boxe.
Les explication de Hoang long sont claires, la démarche est très bien construite et très cohérente et surtout très didactique. A chaque exercice il rajoute un petit principe supplémentaire. Lorsqu’il passe voir notre travail, il reprend le principe si celui-ci est mal compris, voir en rajoute un si le principe est compris. Un coup d’oeil et il arrive à voir où se situe le problème, les explications à apporter pour le corriger ou la petit astuce pour que le pratiquant la trouve lui-même.

Sur le saisie en utilisant la main du tigre il montrera la façon de faire une pression sur le poignet pour pouvoir créer une ouverture pour rentrer une clef ou bien simplement contrôler le bras de la personne. Un des principes est d’avoir une poigne ferme sur le poignet saisie mais tout en étant relâché au niveau des épaules pour pouvoir suivre les mouvements du partenaire saisi. Si on est trop raide il peut alors se dégager facilement.
On utilisera ce principe de saisie avec la main dans le style du tigre pour effectuer quelques clefs.
Hoang long est très pédagogue nous donne des éléments très intéressants, pas mal d’axes de recherche pour enrichir notre pratique. Quelque soit le style du pratiquant (chinois, viet, japonais, philippins) il arrive à trouver les mots et les explications pour faire comprendre à la personne les principes qui se cachent derrière les exercices.
C’est vraiment de la formation de haut niveau.

Je retrouve dans ce qui a été montré durant cette heure et demie de qwankido tous les éléments que j’ai pu voir en Gôjû Ryû et en Uechi Ryû (mis à part quelques exceptions dûes au singe).
Une heure et demie de travail des plus intéressant avec un maitre de cérémonie sympathique, motivant et dynamisant.
Compte tenu de certaines contraintes familiales Hoang long nous quittera laissant ainsi la place à Hanchindi et son gôjû-ryû.

Gôjû-ryû d’Okinawa

Forcément les autres intervenants lui ayant piqué toutes ses idées d’exercices, Hanchindi nous annonce qu’il ne sait pas quoi nous montrer… (humour inside)
Puis il nous annonce que le thème se son intervention sera : Muchimi (le corps collant) et hakkei (génération de force).
On travaille la sensation d’ancrage en se plaçant en sanchin, en se tenant par les épaules et en essayant de déplacer le haut du corps pour mettre l’équilibre du partenaire en défaut. Ce dernier doit essayer d’absorber la perte d’équilibre par des mouvements de buste voir se déplacer et s’ancrer à nouveau. un peu le principe du culbuto qui possède tout le poid en bas et que si on le pousse il revient toujours en position initiale (principe du culbuto).

Ensuite on travaille à deux avant-bras contre avant-bras. Le principe est de suivre les mouvements de l’autre et de sentir (plus que voir) ce qui se passe dans le corps du partenaire, où se dirige la force. Pour cela il faut relâcher les épaules et bien se décontracter pour suivre les mouvements.
Tout d’abord en statique, puis en mouvement.

Ensuite commence un aspect désagréable de la démonstration, c’est à dire quand Hanchindi enlève ses lunettes. Toujours avant bras contre avant bras cette fois ci le but et de sentir, en suivant les mouvements du partenaire ou en menant la danse, les moment où il y aurait un trou dans la garde du partenaire pour lui coller une baffe.
On travaille les baffes d’abord en statique puis en dynamique.
Et comme si ce n’était pas assez difficile d’avoir ses deux mains à gérer, Hanchindi qui n’a aucune pitié pour mon petit cerveau déjà saturé d’évènements (de messages neuro électriques) rajoute un petit détail supplémentaire: on utilise les jambes aussi.
Donc en statique et en mouvement, les avants bras collés, on essaye de se baffer, en rajoutant hiza geri (coup de genou) et gedan mawashi geri (low kick)
Evidemment le partenaire sur le coup de genou et de tibia va repousser l’attaque avec sa jambe. Travail de dissociation gauche droite et haut bas extrêmement destabilisant.
De cette façon Hanchindi démontre que le principe du combat en gôjû ryû est un travail de courte distante, travaille pour lequel on doit enchainer des attaques jusqu’à annihilation de l’aversaire.

Mais pour pouvoir sentir les mouvements, parer les attaques efficacement et frapper pour détruire efficacement, il faut bien évidement réussir à être relaché des épaules. Pour le faire Hanchindi nous montre des exercices de kakie. Dans un premier exercice on est face à face avec le partenaire poignet contre poignet lorsqu’il pousse mon poignet vers moi avec son bord cubital je pivote mon poignet pour avoir mon bord cubital vers moi et lorsque je suis à quelques millimètre de ma poitrine je repousse la main du partenaire tout en effectuant une rotation du poignet pour présenter mon bord cubital face à lui (pour ceux qui ne savent pas ce qu’est le bord cubital il faut savoir que le cubitus est l’os de l’avant bras du côté de l’auriculaire).
Ce travail nécessite comme l’explique si bien Hanchindi un travail du dorsal et du pectoral et non de l’épaule. Si comme moi on utilise l’épaule on se retrouve rapidement avec une accumulation d’acide lactique provoquant une chaleur dans l’épaule qui se transforme rapidement en douleur.
On peut effectuer ce travail en translation rectiligne, en rotation mais aussi transversalement (de côté).
C’est un travail typique tel qu’on peut le trouver à Okinawa.

On enchaine ensuite Le muchimi en restant en contact mais avec pression et relachement. On effectue les différentes parades du karate (gedan yoko uke, uchi uke, age uke, soto uke, gedan barai) en ayant les avant-bras collés et en restant en contact et en établissant une pression à chaque fin de parade. Ce qui oblige d’avoir une phase de contraction pour effectuer la pression puis de décontraction pour bouger et passer au mouvement suivant. C’est le côté gô et jû du gôjû ryû nous explique-t-il.
On travaille ensuite le muchimi au niveau des tibias. Dans un premier temps on on travaillera en rotation du bassin. Je coince mon pied gauche contre le pied gauche de mon partenaire mais la face interne du pied contre la face interne de celle de mon partenaire de façon à ce que les tibias soient collés l’un contre l’autre. Ensuite en poussant sur mon bassin je vais pousser le tibia de mon partenaire qui va absorber puis continuer la rotation de bassin pour à son tour me repouser. Ce qui donnera des mouvements de rotation des tibias autour de l’axe des pieds, mais collés l’un contre l’autre. Pour cela il faut ouvrir la hanche et faire de belles rotations de bassin. Les rotations bassin tibia contre tibia servent surtout au travail de muchimi/enracinement au niveau de la plante des pieds.

Puis on travaillera sune kitae par frottement en se tenant sur une jambe on va frotter avec le bol du pied le tibia du partenaire. Le but n’étant pas de l’épiler mais d’appliquer une surface importante sur toute la longueur du tibia en appuyant bien pour permettre au tibia de prendre conscience de la pression.
C’est un excellent exercice d’équilibre lorsque les deux le font en même temps, ce qui donne une position très équivoque (voir photos).
Puis on fera un petit travail sur l’encaissement des low-kick mais pas dans un but de combat, plus dans un but de renforcement et d’apprentissage à donner le coup.
Donc je te claque la cuisse et au moment de l’impact tu bouges ton bassins en avançant un peu pour protéger les nerfs et reçevoir le coup dans la barbaque.
Deux à deux on pourra s’exploser les cuisses. C’est à cet instant que vajrasatva nous montrera la technique de la grue qui drague (appelé communément la grue qui séduit)… voir photo pour comprendre.

vajrasatva dans « la grue qui séduit »

Hanchindi nous expliquera le principe de génération d’énergie en gôjû-ryû en nous montrant que les gôjûka sont plus fort que Bruce Lee. Bruce Lee avait le one inch punch, Hanchindi démontre le zero inch punch.
Ah bon? Je l’avais déjà raconté? Ben Hanchindi va falloir que tu renouvelles tes blagues alors.
Le principe de génération d’énergie est pas évident à comprendre et surtout ressentir. En fait il s’agit de la contraction/décontraction du dorsal couplé à la décontraction/contraction du pectoral le tout effectué en même temps que la contraction du diaphragme permettant de tasser les viscères vers le bas. Pour le comprendre Hanchindi nous demande alors de se mettre dans une position ancrée et de contracter le dorsal droit avec le bras le long du corps mais le coude plié à 90°. Il faudra alors contracter le dorsal en tirant l’épaule en arrière puis relacher en cédant le contrôle au pectoral droit. On doit alors sentir la main avancer et reculer.
On retrouve ce travail dans sanchin. Hanchindi explique que la façon de s’ancrer en gôjû-ryû consiste à faire pression sur les viscères avec le diaphragme pour pousser le poid vers le bas et avoir une base lourde.
C’est pas de l’interne ça? Masser ses viscères en poussant sur le diaphragme?

sune gitae en frottement

et en plus ça fait travailler l’équilibre

Hanchindi terminera son intervention en démontrant le kata seisan de gôjû-ryû mais aussi de konan-ryû. Je ne connaissais pas le kata seisan, mais la façon de faire d’hanchindi me fait un peu penser à Hokama Tetsuhiro lorsqu’il évolue dans ses formes.

kata seisan du goju-ryu

C’est impressionnant on dirait une force tranquille tout en fluidité et en finesse mais on sent bien qu’il y a un fondement dure, stable et puissant (fondement dans le sens fondation et non arrière train).
Encore une fois on a une démonstration de la pédagogie d’Hanchindi de ses exercices de fond et de la façon qu’il amène les gens à sentir les principes. Des explications claires et conscises pour des exercices très bien menés. De nombreuses pistes de recherche.

Nous aurons droit à l’humour hanchindiesque donné lors des explications des mouvements: « tu as mal à l’épaule? C’est que tu es trop contracté… continue le mouvement 3 heures de plus et ton corps apprendra tout seul à se décontracter…  » ha ha ha très drôle

Interlude

Les estomacs criant famines nous nous arrêtons là pour aller nous nourrir. On choisira encore le « bambou vert ». Cette fois ci nous sommes douze personnes.
Les discussions vont bon train, les expériences s’échangent. Nijushihosho est un sacré boute-en-train très joyeux, très sympathique. un peu comme la plupart des gens présents lors de cette rencontre.
Voici la vidéo du combat de taichi dont nous avons discuté à table: http://fr.youtube.com/watch?v=0W1ym3yggR4
Tout le monde est venu avec un bon esprit pour apprendre, échanger et sans se prendre la tête. Evidemment quand on se sent bien, on ne voit pas le temps passer…
On finit donc le repas un peu en retard ce qui nous fait arriver au dojo de Hoang long un peu en retard.
Benjamin est déjà là à expliquer ce que signifie le wing chun / ving tsun / youn chun (en fonction de la lecture des caractères chinois).
On se change rapidement.

Wing chun

Benjamin nous présentera le wing chun, nous expliquant quels ont été ses guides/maîtres/sifu. Je ne me rappelle plus le nom de son maître avec qui il a pratiqué à taipei (je laisse soin à Pierre de nous expliquer qui est Benjamin) mais il nous dira qu’il a trouvé dommage que vajrasatva soit parti parce qu’il connait son professeur de taipei et qu’il aurait aimé échangé avec lui.
Benjamin est une personne très enjouée, vraiment sympathique, très ouverte qui sais trouver les mots et expliquer avec humour. il ne se prend pas au sérieux et utilise souvent l’auto-dérision pour expliquer les principes du wing chun.
Lui aussi nous montrera l’efficacité des techniques et le pourquoi de nos erreurs « tu vois, ton coude n’est pas sur l’axe centrale, si je veux paf… je peux rentrer »

Il nous expliquera qu’il y a deux système d’arts martiaux appelés interne et externe. Selon lui les arts externes sont les arts où l’on apprend d’abord la structure et la forme avant d’aller vers le travail de sensation. Les arts internes font travailler d’abord la sensation pour aller ensuite vers la structure et la forme. Il nous explique que le wing chun est entre les deux. On part du milieu, un petit peu de forme et un petit peu de sensation.
Si on prend une ficelle on a à un bout la sensation et l’autre la forme… les arts japonais commencent par un bout de la ficelle pour aller vers l’autre. Quelques arts chinois c’est l’inverse. Ils commencent par la sensation pour aller vers la forme. Le wing chun prend la ficelle au milieu.
Il nous explique qu’au bout du compte, il n’y a pas d’interne ni d’externe puisqu’au bout d’un moment, qu’on soit allé d’un côté vers l’autre ou vice-versa on se retrouve avec les deux côté de la ficelle. Explication intéressante. J’ai aimé.

Son but est de nous faire découvrir le wing-chun. En 1h30 c’est court mais il va essayer d’apporter des réponses à nos questions, de casser des idées reçues.
Tout d’abord il nous explique ce qui l’a conduit au wing-chun. A l’origine c’était un art martial pratiqué par les nones. Il a choisi et accroché avec cette discipline car justement le principe est de non opposition à la force.
Benjamin nous montre ce qui est selon lui l’ADN du wing chun: les chisao. Malheureusement on n’en fera pas par contre il nous fera travailler les applications.
Il nous explique que la distance de combat fait que l’on ne peut pas voir les coups venir. Du coup il est nécessaire de coller le partenaire et donc de sentir.
wing chun = travail de sensation

Benjamin agrémentera ses explications d’humour. Par exemple sur sur un travail à deux, il nous demandera de pousser le partenaire. Selon lui si on est suffisament enraciné pour pousser quelqu’un alors on est suffisament enraciné pour frapper. Et en parlant des poussées, il nous dira: « certains pensent que les poussées c’est pas martial… mais s’il y a un bus qui passe derrière, c’est très martial »
On voit donc diverses application sur les mouvement pak sao, lap sao, sur les principe du chisao et application avec enchainement, esquive, …
Et surtout le principe qui restera commun à tous les exercices et qui est pour lui le fondement du wing chun est le fait de garder la ligne centrale.
Je suis en garde pied droit en avant dos de la main droite contre le dos de la main droite de mon partenaire.
Mon partenaire prend l’initiative et avec sa main gauche va pousser mon coude droit contre moi pour donner un coup de poing de sa main droite.
Ensuite on enchaine, je bloque son coup droit avec la main gauche il va faire glisser sa main gauche pour chasser ma main gauche et continuer son attaque du droit.
Puis l’exercice suivant je vais dégager ma main droite pour bloquer sa main droite et il va rebloquer ma main droite pour réattaquer.
On travaille ensuite un exercice ou le partenaire attaque, on bloque son attaque, il se dégage et réattaque. A ce moment on chasse son attaque en sortant de l’axe sur le côté pour enchainer.

Benjamin nous a fait de belle démontration de non opposition à la force et de principe de chi-sao avec pierre.
Il nous montrera que comme dans les différentes disciplines vues précédemment on retrouve des principes communs. Benjamin nous montre rapidement toutes les facettes du wing chun, nous donne des anecdotes et nous démontre par la sensation le pourquoi et le comment de la position. Pourquoi telle position est bonne ou mauvaise, les principes de déplacement.
Il insistera beaucoup sur l’axe formé par le tête, colonne bassin. La position rappelle les positions de grue vues samedi après midi.
Son intervention de qualité et très sympathique aura permis de montrer les principes du wing chun. J’ai été agréablement surpris par la discipline et c’était un vrai plaisir que de rencontrer Benjamin et de suivre son intervention.

Merci à Pierre d’avoir permis à Benjamin de venir et de nous faire découvrir ce personnage sympathique, enjoué et vraiment intéressant et de lui avoir servi de punching-ball.
Merci à Benjamin d’avoir accepté de venir compte tenu de son emploi du temps très chargé et du fait qu’il travaillait de nuit. C’est un sacré personnage et j’ai vraiment beaucoup apprécié son intervention.
Malheureusement tempus fugit et voilà Benjamin qui nous quitte pour d’autres horizons, peut-être moins drôle que la pratique de la Grue blanche de l’école de Pascal Plée.

Grue Blanche( de Pascal Plée)

C’est au tour de Montaigne et Darth_freak d’êre sur le devant de la scène.

Montaigne nous explique l’origine de la grue de Pascal Plée. Bon, y avait tellement de nom japonais, chinois à retenir.
Y avait 5 interventions à se rappeler (6 avec celle là) et je n’ai pas pu me rappeler le nom de l’école ni le nom du maitre chinois à l’origine de l’école.
Montaigne et Darth_freak vont essayer de nous montrer les différences de son école de grue par rapport à celle de Vajrasatva.

démonstration de Fajing

On fera un gros travail de structure où il faudra sentir. Le principe de génération de force: rentrer la poitrine (fermer) ou sortir la poitrine (ouvrir) les épaules ne bougent pas, c’est la poitrine qui rentre ou sort (se ferme ou s’ouvre).
On passera un moment à essayer de sentir la poitrine qui s’ouvre et se ferme sous la direction et les yeux attentifs de Montaigne et Darth_freak prompt à aider à ressentir la chose en donnant deux trois conseils.

Puis il nous feront prendre une position traditonnels: pieds de la largeur des épaules et on pivote la pointe des pieds vers l’intérieur. on descend sur les genoux en faisant comme si « une corde nous tirait le zizi vers le haut » (selon les terme de Montaigne… il a des pratiques bizarres o_O)
Voir ainsi tous les participants dans cette position, on aurait dit une bande de jouvencelle ayant toutes envies de faire pipi en même temps devant un seul WC déjà occupé. (Voir la photo)
Puis une fois la structure alignée, il nous fera utiliser les hanches en même temps pour générer l’onde qui nous fera envoyer une attaque.
Le principe est d’effectuer une ouverture fermeture des épaules avec un mouvement de hanche tout en maintenant la structure pour avoir la génération d’une onde permettant de lancer une attaque en fouet.

travail de la ceinture scapulaire en Fajing

Petit à petit les briques s’empilent les unes sur les autres. Et on arrive à avoir une compréhension minimale et suffisante pour passer aux applications.
Montaigne nous montrera l’application de cette génération d’énergie sur les qinna.
Mon partenaire me fait une saisie du poignet en croix, je bloque la main qui me saisie et je me déplace du côté pour mettre son poignet dans un angle de rupture pour faire la clef qu’on appelle en jûjutsu: kote-kudaki.

kote kudaki

Le travail est très bien amené, très clair il est juste dommage que le décalage des interventions dûes aux divers retards ait obligé Montaigne et Darth_freak a terminer leur présentation sur ce petit jeu.
C’était vraiment passionnant de voir où se situent les différences entre la génération de force des deux styles de grue ainsi que les différences et les points communs des approches structurelles.
Ceux sont des travaux qui donnent d’intéressantes pistes de recherche. Un grand merci à Montaigne pour nous avoir fait le plaisir de nous présenter la discipline qu’il apprend chez Pascal Plée et merci à Darth_freak de l’avoir secondé.
L’heure du départ de mon train approchant il me faudra courir me changer rapidement, partir comme en voleur malgrè tout en essayant de dire au-revoir à tout le monde. Courir pour sauter dans le métro 8 pour aller à Strasbour saint-denis, puis rejoindre la gare de l’Est et prendre le TGV qui me ramènera à Strasbourg.

conclusion

Durant cette rencontre on a pu se rendre compte des principes communs à tous les arts présentés:
– pas de coups de pieds au dessus de la ceinture
– travail de proche distance
– position sanchin (ou assimilé, le pieds avant rentré vers l’intérieur)
– principe de gainage mais relaxation des frappes
– fluidité des mouvements
– enchainement des attaques jusqu’à anéantissement de l’adversaire
– principes d’absorption, d’esquive et de placement de grue

On a eu la chance d’avoir des intervenants de qualités, patients, rigoureux, méthodiques et pédagogues qui nous ont amené sur les sentiers de la sensation pour nous montrer par le travail de fond leur discipline.
Les intervenants tournaient entre les participants pour corriger mais aussi pour discuter échanger des sensations, des expériences.
Tous les intervenants montraient, expliquaient mais aussi démontraient par la pratique ce qu’ils avançaient. Impossible de mettre en doute un principe ou une technique lorsque l’intervenant nous fait ressentir les effets.
Grâce à la présence de Vajra ‘le poulpe » satva, Goya champuru, Hoang long, Hanchindi, Benjamin, Montaigne et darth_freak on a vraiment eu une rencontre de qualité et de très haut niveau. Encore merci à eux.

De plus cette rencontre avait cela d’enrichissant qu’elle a réunit des pratiquants de diverses origines martiales ayant tous des pratiques plus ou moins exotiques (par rapport aux sports et arts martiaux de masses) et des connaissances et une sensibilité différentes.
Les échanges tant martiales que personnels étaient vraiment enrichissants. C’est ce type de réunions qui change définitivement la façon de voir les autres arts qu’on ne connait pas (ou que de nom et de « réputation par les idées reçues »).
Ca permet d’ouvrir sa perception des autres pratiques et surtout ne pas rester figé sur des idées reçues quant au travail de telle ou telle discipline.
Encore une fois nous avons eu la chance d’avoir pour cette rencontre des intervenants de qualités, de grands pédagogues qui savaient comment expliquer tel ou tel mouvement, qui savait choisir les mots, les exercices pour nous aider à ressentir et comprendre le système.
Et puis C’est toujours enrichissant de voir comment on s’imagine les gens via leur façon d’écrire et leur avatar puis de les rencontrer IRL (In Real Life).

Merci à tous… merci aux intervenants d’être venus, d’avoir proposé un ateliers et de l’avoir animé mais aussi, merci à ceux qui sont venus les suivre et qui ont permis ces échanges de valeur et ce travail de qualité.
J’ai eu beaucoup de satisfaction à revoir Goya Champuru, vajrasatva, montaigne, maps, naifanshi, pierre et de faire la connaissance dans le désordre de hoang long, fred, DC, Benjamin, darth_freak, pim, mitsudomoe, nijushihosho, tieuphuong, kenavo2, ninjatrouille, M-rix, Ashenaär, Mana-sama …
Pour ma part un stage autant enrichissant techniquement, martialement mais avant tout humainement. A refaire.
Merci de votre attention (et de ne pas vous être endormi).

les participants dimanche en fin d’après midi

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