Mai 202010
 


Naissance en l’an Meiji 44 (1911) au village de Motobu, Diplome du lycée commercial de Wakayama en l’an Showa 13 (1938). A la tête de l’Uechi-ryû Shubukan. Formé par son père à partir de ses 18 ans.

Mon père a appris le Karate à Fuzhou d’un professeur appelé Shu Shabu(1) durant un total de 10 ans. Lorsque j’ai eu 18 ans, mon père ouvrit un dojo à Wakayama. A partir de cette date j’ai commencé formellement à apprendre le karate de mon père. Lorsque j’ai eu 28 ans, j’ai finalement décidé d’ouvrir un dojo à Osaka dans le district de Nishishiro. Un évènement qui se déroula lorsque j’enseignais à Osaka, ce fut un tournoi de Sumo d’Okinawa. Durant ce tournoi j’ai fait une représentation spéciale de karate. Pas loin de la fin de la démonstration, un grand homme nommé Akamine s’approcha de moi pour tester mon karate. Akamine pesait environ 105 kilogrammes et pouvait casser sept planches avec son poing.

Il me demanda s’il pouvait me frapper cinq fois dans le plexus solaire, mais le directeur du tournoi refusa. J’ai répondu que ça ne me dérangeait pas, et Akamine, ne retenant pas son coup de poing, frappa. Le coup de poing de Akamine était très puissant. Il coupa ma peau et je commencais à saigner. Le public commença à paniquer en voyant le sang, mais le coup de poing en lui même ne m’avait pas vraiment affecté plus que ça. J’ai pensé que Akamine en avait eu assez, et je décidais de terminer la démonstration.

Un des officiels, sensei Mabuni (2), me félicita en disant qu’il était évident que je m’étais entrainé durement. Je ne peux exprimer à quel point j’étais heureux après la démonstration. Je me rappelle vivement le jour suivant lorsque ma photo était à la fois dans les journaux Asahi et Mainichi; avec des affiches publicitaires pour cette édition particulière accrochées à la gare de Tôkyô et la gare de Umeda à Osaka. Après la démonstration de nombreuses personnes sont venues à l’hotel où je séjournais pour voir si j’allais bien. Ils pensaient que je pouvais souffrir d’effets secondaire après avoir reçu une coup de poing de Akamine, mais furent surpris de voir que j’allais tout à fait bien.

Plus tard, le célèbre maitre de Karate Chojun Miyagi(3) me demander de lui montrer des katas. Sensei Miyagi regarda attentivement alors que j’effectuais 5 kata. Après la démonstration sensei Miyagi me félicita lui aussi en me disant qu’il y avait peu de monde même en Chine qui pouvait faire les kata comme je les faisais. Lorsque j’eus 31 ans, je retournais à Okinawa et je commençais l’agriculture et l’enseignement du karate aux élèves de collège. En ouvrant le Shubukan après la guerre, le Shubukan fut ouvert à Futenma.

Actuellement il y a 81 élèves de même que 30 élèves qui se rassemblent pour reçevoir l’enseignement à Koza(4). J’enseigne du mieux que je peux, mais les jeunes gens d’aujourd’hui n’ont pas ce qu’il faut. Il y en a beaucoup qui pratiquent pendant un temps, puis au milieu abandonnent. Si vous pensez que vous voulez apprendre le karate, vous devez tout d’abord réellement aimer le karate. Je m’occupe de l’agriculture durant la journée et enseigne le soir de 20h à 23h. Chaque matin je me lève très tôt en n’ayant jamais assez de sommeil, mais je ne pense jamais à abandonner. C’est ainsi que j’aime le karate, je ne le considère pas comme quelque chose de difficile.

Sensei Miyagi Chojun me dit une fois, « s’entrainer c’est comme de l’eau chaude. Si vous arrêter à votre première année, l’eau devient froide et cela prendra deux ans jusqu’à la chauffer au niveau où elle était. » J’aimerais que les jeunes gens qui sont intéressés par l’apprentissage du karate d’avoir le même sentiment au dojo qu’ils ont en rentrant dans leur propre maison. S’entrainer de manière peu enthousiaste ne fabriquera pas un pratiquant de karate de bon caractère. Le karate n’est pas quelque chose de si simple que l’on peut enseigner avec seulement le combat. A travers l’esprit du budô, le karaté vise à construire des gens de bon caractère. Il est important pour les ainés d’être respectés et pour les cadets d’être traités avec bonté. Pratiquer seulement l’aspect physique maltraite l’utilisation du karate. Je veux que tout le monde apprenne un karate orthodoxe propre; un karate qui est beau et dont ils peuvent être fiers.

Notes:

  1. Il n’y a pas de kanji listé pour le nom Shu Shabu. Il est écrit en katakana, un syllabaire japonais pour écrire les mots étrangers.
  2. Uechi Kanei se rapporte à Mabuni Kenwa (1888-1953), fondateur du Shito-ryu, qui était acrif dans la région du kansai pour promouvoir le karate.
  3. Miyagi Chojun (1888-1952) est le fondateur du gôjû-ryû et élève direct de Higashionna Kanryo (1850-1915).
  4. Renommé plus tard Okinawa city.

une traduction de: http://okinawakarateblog.blogspot.com/2008/09/polishing-my-sport-uechi-kanei-age-50.html

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