Avr 292010
 


Titre original: たそがれ清兵衛 –  Tasogare Seibei

Autres titres:
– The Twilight Samurai: UK / USA
– Alacakaranlik samurayi : Turquie
– El crepúsculo de un samurai: Argentine
– El ocaso del samurái: Espagne
– Le samouraï du crépuscule: France
– O Samurai do Entardecer: Brésil
– O samurai tou lykofotos: Grèce
– Samurai hämyisen illan: Finlande
– Samurai in der Dämmerung: Allemagne
– Samuraj Soumrak: République Tchèque

Sortie:
– Japon: 2 novembre 2002
– Allemagne: 13 février 2003 (Festival du Film International de Berlin)
– Hong Kong: 8 avril 2003 (Festival du Film International de Hong Kong)
– Israel: 31 juillet 2003
– Danemark:13 août 2003 (Festival du Film International de Copenhagen)
– Norvège: 23 novembre 2003 (Festival du Film International de Oslo)
– Suisse: 11 décembre 2003
– USA: 13 février 2004 (Festival du Film International de Portland)
– Angleterre:  16 avril 2004
– Hollande: 22 avril 2004
– USA: 23 avril 2004 (New York City, New York)
– Grèce: 14 mai 2004
– Chine: 12 juin 2004 (Festival du Film International de Shanghai)
– Portugale: 2 septembre 2004
– Philippines: 7 octobre 2004 (Manila Eiga Sai)
– USA: 31 octobre 2004 (Festival du Film de Scottsdale)
– USA: 11 novembre 2004 (Festival du Film Indépendant de Rehoboth Beach)
– Thailande:  6 janvier 2005
– Turquie: 21 janvier 2005
– Hong Kong: 13 août 2005 (Festival du Film Japonais de Hong Kong)
– Argentine: 7 septembre 2005 (TV premiere)
– Brésil:1 octobre 2005 (Festival du Film International de Rio de Janeiro)
– Liban: 23 mars 2006
– France 10 mai 2006
– Brésil: 2 juin 2006
– Brésil: 25 août 2006 (Indie -Festival du Film Mondial)
– Corée du Sud:  8 février 2007
– Russie: 7 juillet 2007 (TV premiere)
– République Tchèque:  29 janvier 2009 (Festival du Film Japonais)

Mise en Scène: Yôji Yamada
 
Scénario:
Shûhei Fujisawa  (nouvelle « Tasogare Seibei », « Chikkou Shiatsu »et « Iwaibito Sukehachi »)
Yôji Yamada  (scénario)
Yoshitaka Asama  (scénario)

Acteurs:
 – Hiroyuki Sanada … Seibei Iguchi
 – Rie Miyazawa … Tomoe Iinuma
 – Nenji Kobayashi … Choubei Kusaka
 – Ren Ôsugi … Toyotarou Kouda
 – Mitsuru Fukikoshi … Michinojo Iinuma
 – Kanako Fukaura  Hiroshi Kanbe … Naota
 – Miki Itô … Kayano Iguchi
 – Erina Hashiguchi … Ito Iguchi
 – Reiko Kusamura … Iguchi’s Mother
 – Setsuko Tanaka
– Kii Mizuno
– Yuuki Natsusaka
– Astushi Maeda
– Tsukasa Sugawara
– Kôichi Taniguchi
– Teruhiko Tanaka
– Takako Miyashima
– Sachiko Takada
– Mayu Komori
– Astushi Yoshikawa
– Kenji Yoshida
– Takashi Yamazaki
– Shinya Amako
– Rio Ishino
– Norio Satou
– Keishi Arashi
– Baijaku Nakamura
– Makoto Akatsuka
– Masahiro Satô
– Senri Sakurai
– Masayasu Kitayama
– Toshinori Omi
– Shinjiro Nakamura
– Min Tanaka … Zenemon Yogo
– Keiko Kishi … Ito
– Tetsurô Tanba … Tozaemon Iguchi

Produit par:
– Hiroshi Fukazawa …. producteur
– Tomiyasu Ishikawa …. producteur executif
– Tetsuo Kan …. producteur executif
– Tomoo Miyakawa …. producteur executif
– Shigehiro Nakagawa …. producer
– Toshio Ogiwara …. producteur executif
– Motoyuki Oka …. producteur executif
– Nobuyoshi Ôtani …. producteur executif
– Ichirô Yamamoto …. producteur
 
Musique Originale: Isao Tomita

Cinematographie par: Mutsuo Naganuma

Edition du film: Iwao Ishii

Production de Design: Mitsuo Degawa

Direction artistique: Yoshinobu Nishioka

Design des costumes: Kazuko Kurosawa

Département du son: Kazumi Kishida

Camera et Département de l’électricité:
– Miho Kimbara …. assistant camera
– Genken Nakaoka …. designer de la lumière
 
Département de la musique:
Yôsui Inoue …. compositeur: thème: « Kimerareta Rizumu »

Le samurai du crépuscule ou Tasogare Seibei (たそがれ清兵衛, littéralement « Seibei du crépuscule ») est un film japonais de 2002 mis en scène par  Yoji Yamada.Le film se déroule durant la première moitié du 19ème siècle, quelques ans avant la restauration Meiji, il raconte la vie de Seibei Iguchi, un samurai de bas-rang employé comme bureaucrate. Pauvre, mais pas démuni, il parvient à mener une vie heureuse avec ses deux filles et sa mère sénile. Malheureusement, à cause d’un tour inattendu des évènement, les temps mouvementés vont conspirer contre lui.

Le film est différent de nombreux autres jidai-geki sur le fait qu’il se focalise sur la vie de tous les jours du personnage principal, au lieu de se focaliser sur les scènes d’action orientées vers le combat.

Le samurai du Crépuscule a été nominé pour le Academy Award du Meilleur film en Langue Etrangère lors des 76èmes Academy Award, perdant de justesse contre le film franco-québecquois « Les Invasions Barbares ». Le samurai du crépuscule a aussi gagné sans précédents pas moins de 12 Academy Awards Japonais, incluant meilleur réalisateur, meilleur acteur, meilleure actrice et meilleur scénario.

1. Histoire

Au début du fil, le personnage principal, Iguchi Seibei, devient veuf suite au décès de son épouse qui succombe à la tuberculose. Sa femme reçoit de grandes funérailles, supérieur à ce que pourrait payer un samurai de bas-rang comme Seibei. Seibei travaille aux entrepôts à riz au comptage et à l’inventaire pour le clan. Ses collègues samurai lui donnent le surnom de « Tasogare Seibei » ou « Seibei du crépuscule » car lorsque la nuit approche, Seibei part directement chez lui pour veiller sur sa mère malade et ses deux très jeunes filles, Kayano et Ito, au lieu de sortir avec son superviseur et ses autres collègues pour les soirées organisées régulièrement pour dîner, prendre du bon temps avec des geisha ou boire du sake. Bien qu’il soit de classe samurai, Seibei continue à négliger son apparence, ne se baignant pas régulièrement et s’habillant pauvrement. Le bien être de ses enfants et le médicament de sa mère, passe en priorité par rapport aux nouveaux vêtements et au prix des bains.

Les choses changent lorsque l’amie d’enfance de Seibei, Tomoe (la soeur de Iinuma Michinojo, un de ses meilleurs amis samurai) retourne dans la ville. Elle a récemment divorcé de son mari alcoolique et violent, Koda, un samurai du grade de capitaine (officier). Tomoe trouve du réconfort et de l’apaisement auprès des filles de Seibei. Mais lorsque son ex-mari débarque dans la maison de Michinojo au milieu de la nuit, saoul et réclamant Tomoe, Seibei accepte un duel avec le capitaine, espérant mettre un terme à ses abus. Il semble qu’il y ait très peu de chance pour Seibei de battre le capitaine, mais Seibei sent qu’il doit essayer. Les duels à mort entre hommes d’un même clan sont strictement interdits. La punition est en général la mort pour le vainqueur puisque le perdant est en général déjà mort. Seibei décide de n’utiliser qu’un baton de bois alors que Koda brandit son katana d’acier. Seibei parvient à battre Koda, épargnant ainsi leur deux vies.

Lorsque Iinuma Michinojo demande à Seibei d’épouser sa soeur, Seibei a l’impression que Iinuma le taquine à cause du sentiment très fort qu’il a pour Tomoe, lorsque lui, Iinuma et Tomoe étaient enfants. Iinuma connait les sentiments de Tomoe pour Seibei, et Seibei est un homme bon qui traitera Tomoe bien mieux que Koda. Mais avec un regret profond, Seibei ne peut pas accepter l’offre de Iinuma, lui expliquant que venant d’un rang inférieur, il ne veut pas voir Tomoe partager sa pauvreté et éprouver du ressentiment pour Seibei à cause de cela et finir par regretter son mariage comme l’a fait sa défunte femme jusqu’à son dernier souffle. Surtout que Seibei doit entretenir ses deux filles et sa mère. Seibei regrette stoiquement à quel point sa défunte femme a souffert de cela venant d’une famille de samurai de rang plus élevé. Iinuma arrête alors d’en parler. Et Tomoe arrête de rentre visite à Kayano et Ito.

Finalement, le chef du clan de Seibei, ayant entendu les prouesses de Seibei à l’épée, notamment à l’épée courte (Seibei était un des meilleurs pratiquants du Toda-Ryû, célèbre pour la particularité du combat au kodachi, 小太刀), ordonne à Seibei d’aller éliminer un vassal, Yogo Zenemon, tombé en déshonneur qui refuse de se rendre et commettre seppuku. Le jeune seigneur du clan est décédé de la rougeole, il se produisit alors une lutte interne pour la succession. Yogo se retrouva du côté perdant de cette lutte et fut condamné au suicide rituel. Mais Yogo se retrancha chez lui et refusa de se rendre. Maître d’arme du clan son habileté le mettait en sécurité, et mettait le clan en difficulté, en effet, il avait tué un samurai très talentueux qui était venu pour l’éliminer. Seibei fut  envoyé pour s’occuper de ça, ce qui lui promettait une montée certaine dans l’échelle sociale du clan s’il acceptait la mission dangereuse. Peu enclin à accepter, le chef du clan essaye de lui forcer la main, mais Seibei réclame deux jours de réflexion. Il explique que, à cause de grandes épreuves dans sa vie, il a perdu sa volonté de combattre avec férocité. Il a donc besoin de ces deux jours pour s’y préparer et s’entrainer un peu. Le chef du clan est furieux de cette réponse, et le menace de le retirer du clan. Finalement Seibei accepte la mission. Avant de rentrer chez lui, Seibei confie la garde de ses filles au superviseur en lui faisant promettre de s’en occuper s’il lui arrivait quelque chose.

Le jour suivant, Seibei essaye de se préparer, mais il n’y a personne pour l’aider dans le rituel de préparation du samurai avant une bataille. Avec personne vers qui se tourner, il demande l’aide de Tomoe. Avant qu’il parte, il lui explique qu’il s’était trompé en refusant la proposition de son frère. Il lui dit que s’il survit, il voudrait la demander en mariage. Mais elle lui répond qu’il est trop tard car il y a peu elle a dû accepter la proposition d’un autre homme.  Seibei se sentant un peu bête lui dit qu’elle doit oublier cette conversation et qu’il a été un peu bête de dire ça maintenant. Elle lui réponds, qu’elle ne pourra pas l’attendre chez lui quand il aura finit, mais elle souhaite qu’il revienne sain et sauf. Seibei la remercie pour sa générosité de l’avoir assisté avec ce rituel final. Et ils se séparent.

Dans la main Yogo, Seibei trouve sa cible, assise, buvant dans le noir, des mouches infestent la pièce. Yogo reconnait Seibei et l’invite à s’assoir et à boire avec lui. Il lui demande de le laisser s’enfuir. Il lui explique qu’il a seulement servit son maître loyalement et lui décrit comment sa femme et sa fille sont mortes de la tuberculose et qu’il ne doit sa survit qu’à la générosité de son maître qui a aussi permi des funérailles dignes à sa famille. Seibei sympathise et lui explique qu’il vit la même chose et qu’il a même dut vendre son katana pour payer les funérailles de sa femme et l’a remplacé par une lame de bambou. Entendant cela, Yogo devient furieux croyant que Seibei se moque de lui, car le katana est l’âme du samurai, ce qui revient à dire que des gens ont envoyé un samurai sans âme tuer Yogo. Seibei essaye d’expliquer qu’ayant été entrainé à l’école Toda-ryu spécialisée dans le kodachi (小太刀), il n’a pas besoin de katana et qu’il est dangereux à l’épée courte, mais Yogo reste implacable dans le désir de tuer Seibei.

La technique de combat au kodachi de Seibei est dépassé par le ittôryû de Yogo, dans un environnement dégagé. Mais dans une maison, basse de plafond la situation est différente. Malgré de sévère coupure occasionnées par Yogo, Seibei finit par tuer Yogo lorsque celui ci coince son katana dans le bois de l’encadrement d’une porte. Malgré ses blessures Seibei retourne à la maison. Kayano et Ito se ruent sur lui dans la court, heureuses de le voir. Tomoe est toujours là, l’attendant dans la maison. Ils ont une réunions émotionnelles et se marient.

Dans un bref épilogue, la plus jeune des soeurs (la narratrice), explique que leur bonheur ne dura pas longtemps, car Seibei succomba durant la guerre des Boshin, la dernière guerre civile japonaise. Ito entendit fréquemment des collègues de Seibei que Tasogare Seibei était un personnage malchanceux, le plus pathétique des samurai, sans une once de chance.

Ito n’est pas d’accord: son père n’a jamais eu pour ambition d’être quelqu’un de spécial; il voulait juste être là aimant ses filles et la belle Tomoe, étant aimé en retour.

2. Autour du film

* Le metteur en scène Yamada Yoji, célèbre pour sa série « c’est dur d’être un homme » (« Otoko Wa Tsurai Yo ») qui commença en 1969 et qui est la plus longue série théatrale à propos de la malchance d’un colporteur qui se languit d’amour nommé Tora San, a reçu un nombre incalculable de récompenses pour son travail

* le samurai du crépuscule est le 77ème film et marque sa 41ème année comme metteur en scène depuis sont premier film « l’étranger du premier étage » (nikai no tanin)

* le film est basé sur trois courtes nouvelles de Shuhei Fujisawa: « Tasogare Seibei (たそがれ清兵衛, Seibei du crépuscule) », « Hoito Sukehachi (竹光始末, Sukehachi, le mendiant) » et « Takemitsu Shimatsu (祝い人助八, Histoire de l’épée de bambou) ».

* Shuhei Fujisawa est un des plus grand auteur de fiction de samurai au Japon. Plus de cinquante de ses livres ont été publiés avec en circulation plus de 23 millions de copies incluant des nouvelles et des anthologies de courtes histoires tout au long de sa vie. En 1973, shuhei a reçu la récompense Naoki pour Ansatsu no Nenrin (Annales d’un assassinat), l’établissant lui-même comme un auteur principal des romans historiques. Il alla jusqu’à gagner 6 autres récompenses littéraires prestigieuses.

* Ce film est la première adaptation d’une nouvelle de Fujisawa sous forme de film et le premier film de samurai du metteur en scène Yamada.

* cette oeuvre poétique contemplative dirigée par les personnage a gagné le 26ème Academy Award japonais en 2002, gagnant 12 des 14 prix (le second plus haut nombre de récompense depuis « Shall We Dance » de Masayuki Suo en 1996), incluant les récompense pour les meilleures images et le meilleur metteur en scène pour le vétéran Yamada, aussi bien que le Best One Prize du magazine Kinema Junpo (considéré comme l’une des plus prestigieuse récompense au Japon). Yamada est aussi partit avec le prix du First Hawaiian Bank Golden Maile Award pour le meilleur film au festival international du film de Hawaii en 2003.

* Les récompenses du film « Le samurai du crépuscule » comptent:  meilleur acteur (Hiroyuki Sanada), meilleur second rôle masculin(Min Tanaka), meilleure actrice (Rie Miyazawa), meilleur espoir de l’année (Min Tanaka), meilleur scénario (Yoshitaka Asama, Yoji Yamada), meilleure édition (Iwao Ishii), meilleure cinématographie (Mutsuo Naganuma), meilleur mise en scène artistique (Yoshinobu Nishioka, Mitsuo Degawa), meilleur éclairage (Genken Nakaoka), meilleure partition musicale (Isao Tomita), meilleur son (Kazumi Kishida).

* Il fut nominé aux oscars en 2004 pour le meilleur film en langue étrangère, perdant contre le « Les Invasions Barbares » canadien.

* Dans la presse, Yamada note que « finalement, le temps est venu de réaliser un vieux rêve qui me tenait à coeur, de faire le portrait du royaume de Shuhei Fujisawa à l’écran avec la beauté cinématique et de la force. Faire le pari d’un film de samurai authentique me remplis d’excitation ».

* Des recherches approfondis et étendu sur l’époque Edo et la préparation du film a pris à Yoji Yamada presqu’un an.

* Les prises de vues du duel a l’épée final a pris une semaine entière. De vrais maîtres à l’épée courte ont été invités à la production. Yoji Yamada a essayé de montrer un vrai duel à l’épée et pas seulement une gracieuse et belle chorégraphie

* Les costumes furent créé par la plus agée des filles du célèbre Akira Kurosawa, qui a travaillé avec son père depuis le film « rêve » (Yume).

* Le film de Yamada a mis l’étincelle à une renaissance des films historiques du genre samurai au Japon, où ils se démodaient petit à petit.

* L’actrice Keiko Kishi (惠子 岸) fait une brève apparition, elle est la narratrice et joue la fille de Seibei Ito à l’âge adulte. Elle est née le 11 août 1932 à Yokohama, et a été mariée au réalisateur français Yves Ciampi en 1957, divorcée en 1975. Elle est très célèbre car habitant à Paris, elle représentait une réussite, habiter la ville de l’amour à une époque où les voyages n’étaient pas monnaie courante au Japon. Elle a joué dans un épisode des « chevaliers du ciel » (Tanguy et Laverdure, saison 3 épisode 8)… et représente la mystérieuse « R-onna » dans

* Tetsurô Tanba (哲郎 丹波) fait une courte apparition en tant que l’oncle de Seibei. Il était un des plus grands acteurs japonais de l’histoire (décédé le 25 septembre 2006 d’une pneumonie)

* Le rôle principal du Samouraï du crépuscule est tenu par Hiroyuki Sanada. Depuis ce film qui lui permis de remporter pour la seconde fois le prix du meilleur acteur au Japan Academy Awards, le comédien a connu une carrière internationale jouant par exemple aux cotés de Tom Cruise dans Le Dernier samouraï. Il sera prochainement au casting du film de science-fiction de Danny Boyle, Sunshine.

3. Exactitude historique

Le film présente un portrait plutôt exact de la vie d’un samurai insignifiant à la fin du Shogunat Tokugawa

Dans les années 1700, les corvées militaires étaient limitées à de petits nombres de familles… la majorité de la classe de combattants étaient ainsi privés de leur ancienne fonction dans la société. Mais malgré tout ils étaient maintenus économiquement par le daimyo, c’était plus pratique et moins cher de le placer en service comme fonctionnaire que recruter des membres des autres classes de la société. Le pinceau à écrire commenca à remplacer l’épée comme outils primaire du métier de guerrier – Peter Duus, Feudalism in Japan, pg 100 (1969)

Spécialistes des comédies et des drames, Yoji Yamada explique pourquoi il a décidé de tourner un film de samouraï : « J’avais déjà vu de nombreux films d’époque durant les dernières années mais je gardais un sentiment d’insatisfaction, explique le réalisateur. Ils comportaient des erreurs et ne montraient pas comment vivaient vraiment les samouraïs. Akira Kurosawa m’a dit un jour que cela le gênait aussi, depuis très longtemps. Il avait toujours voulu faire un film réaliste sur la vie des samouraïs. Comme il avait beaucoup de mal à trouver les informations nécessaires, il a fini par tourner Les Sept samouraïs en 1954, un film de genre complètement différent! Bref, je voulais moi aussi tourner un film qui montrerait comment les samouraïs vivaient, mangeaient, parlaient, et ressentaient des émotions. Je pensais que je pouvais comprendre cela, car, après tout, ce sont mes ancêtres!« 

Comme on peut le voir dans le film, une majorité de samurai sont des guerriers de nom seulement; ils sont principalement des comptables.

4. Récompenses

Mises à part plusieurs nominations, le film a gagné les prix suivant:

* Récompense de l’Académie japonaise (2003)
* Récompense du Ruban Bleu (2003)
* Festival du film international de Hawaii (2003)
* Récompense du  film Hochi (2002)
* Récompense du Film de Hong Kong (2004)
* Récompense Kinema Junpo (2003)
* Mainichi Film Concours (2003)
* Récompense du film Nikkan Sports (2002)
* Festival du film de l’extrême orient de Udine (2004)

5. Critiques

Le samurai du crépuscule a obtenu une note de 99% au Rotten Tomatoes et est certifié « frais ». Metacritic  lui donne un score de 82 sur 100.

Stephen Hunter du Washington Post établit que « C’est un film absolument brillant mais de façon discrète. »

Roger Ebert du Chicago Sun-Times lui donne une note de 4 étoiles (sur quatre) expliquant « L’histoire de Seibei narée par le metteur en scène Yoji Yamada dans des tonalités et des couleurs adoucis, re-créant avec beauté un village féodal qui garde son architecture, ses coutumes, ses valeurs anciennes et même son économie rend son mode de vie obsolète ».

6. Musique

* Isao Tomita, compositeur
* « Kimerareta Rizumu » thème chanté par Yôsui Inoue (tranduction: « Le rythme qui est décidé »).

7. Mon avis

Les samouraïs de Yôji Yamada ne ressemblent pas aux autres samurai des jidai geki japonais. Ils ne sont pas dirigés par la soif de victoire, de puissance, d’honneur, de fierté affrontant sans cesse des adversaires toujours plus puissants, mais souhaitent simplement couler une vie paisible auprès de leurs proches. Seibei est un pauvre de rang le plus bas dans la caste des samurai, d’ailleurs bien qu’il ait un serviteur, il travaille la nuit pour un salaire d’appoint, il est profondément humain et sa philosophie pacifiste confère au mot « honneur » une signification nouvelle bien plus profonde. Seibei ne place pas sa fierté dans son sabre (qu’il a vendu) et rechigne même à l’utiliser malgré son grand talent en la matière (bien qu’il n’ait plus pratiqué depuis des années). Yôji Yamada voulait rétablir la vérité sur le mode de vie durant l’ère Edo, loin des clichés d’expertises à l’épée et de courage dans lesquels les samurai ont été enfermés. Les décors et les costumes ont été fait pour être le plus fidèle possible de ceux de l’époque. Avec Tasogare Seibei, Yôji Yamada nous invite à découvrir un homme travailleur et discret qui tente de survivre tout en conciliant travail et famille. Des problématiques contemporaines que le metteur en scène a l’intelligence de proposer en évitant de faire la morale.

On peut constater qu’en adaptant le roman de Shûhei Fujisawa situé à l’aube de la resturation Meiji, qui a vu le déclin des samouraïs, Yôji Yamada se permet d’être plus audacieux dans sa réflexion sur l’état actuel de la société japonaise que la plupart de ses compatriotes.
A commencer par l’idée qu’il est possible pour un homme de trouver le bonheur en dehors de la sphère rigide qui régit la société. Ou bien qu’il n’est pas humiliant pour un père de préférer rentrer chez lui juste après le travail pour s’occuper de sa famille au lieu d’aller se saouler avec ses collègues jusqu’à une heure tardive. Ou même encore, que cela en vaut la peine d’encourager les filles donner de l’importance à leurs études, au même titre que les garçons. Cela ne semble pas être un hasard si Seibei est père de deux filles alors que toutes les légendes martiales ont pour tradition de glorifier exclusivement l’existence des garçons. L’histoire de cet homme différent des autres samurai nous est d’ailleurs contée à travers le point de vue plein de tendresse d’une de ces légendes. Au valeurs guerrières, Yôji Yamada oppose ainsi les vertus de la paternité, qui n’ont, jusqu’à une époque assez proche, pas bon dos au Japon où les hommes partaient au travail tandis que les femmes recoltaient l’entière responsabilité de la gestion du foyer. Au-delà de la critique de la société, le film va plus loin en proposant une autre vision du bonheur, retiré du matérialisme primaire. « Tasogare Seibei » est avant tout un film sentimental empreint d’une délicatesse infinie, sans être triste malgré tout, l’humour n’est absolument pas absent. On se retrouve à sourire et à rire de certaines situations. Face aux moqueries qu’il essuie constamment, Seibei trouve refuge dans son désir d’une vie simple et heureuse aux côtés de ceux qu’il aime, c’est-à-dire ses filles, sa mère malade et l’amie d’enfance qui rentre à nouveau dans sa vie. De la même manière, Tomoe va elle aussi à contre-courant des moeurs de l’époque puisqu’elle a divorcé d’un mari alcoolique et violent qui la frappait et n’hésite pas non plus à mettre en danger sa réputation et celle de sa famille par la suite. Collant au plus près des émotions liées au personnage principal superbement interprété par Hiroyuki Sanada, Yôji Yamada enchaîne posément les scènes intimistes et savoureuses tout en ne faisant jamais l’impasse sur les difficultés rencontrées par cette famille sans le sou. Ainsi l’histoire d’amour entre Seibei et Tomoe semble aussi fraîche qu’une romance d’adolescents.

Les combats se font rares dans « Tasogare Seibei » mais ils sont extraordinairement percutants et réalistes. On voit les adversaires se juger, hésiter, avancer d’un pas pour reculer de deux pas, sans aucun effet de ralenti ou autre tentative de sublimer les coups meurtriers et les assauts ou tentatives d’assaut, le tout filmé en temps réel. Ce qui accentue la portée tragique de ces affrontements, en particulier le dernier et très long combat, et donne la pleine mesure de leur violence et du danger pour les deux adversaires. Ôter la vie d’un être humain n’est pas facile, et les films qui permettent d’imaginer ce que cela représente d’un point de vue psychologique comme d’un point de vue pratique sont assez rares. A la fois reconstitution historique minutieuse, chronique familiale chaleureuse et réflexion mélancolique sur l’existence, « Tasogare Seibei » est une oeuvre profonde et émouvante, magnifiquement réalisée et interprétée. Avoir l’occasion d’admirer ce film en salle représente une aubaine inestimable. « Tasogare Seibei » a la force des grands films classiques: cette capacité à être retenu et bouleversé, à extraire l’épique d’une histoire humaine au profil bas. Un film qui vous noie d’émotions simples, sublime de bout en bout.

8. Trailer

disponible ici : http://youtu.be/7sEdxb3I3dk


 Leave a Reply

You may use these HTML tags and attributes: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

(requis)

(requis)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.