Oct 042009
 


Titre : 暗殺 – Ansatsu

Autre titres :

    * The assassin
    * The assassination
    * L’assassinat

sortie :

    * Japon : 1964
    * USA : 30 octobre 1964     
    * USA : 19 septembre 1973 (re-release)

Metteur en Scène : Masahiro Shinoda (正浩篠田), né le 9 mars 1931 à Gifu, Japon

Scénario :

    * Ryotaro Shiba (nouvelle)
    * Nobuo Yamada (scénario)

Musique originale : Tôru Takemitsu        
Cinématographie : Masao Kosugi

Acteurs :

* Tetsurô Tanba : Hachiro Kiyokawa
* Eiji Okada : Seigneur Matsudaira
* Eitarô Ozawa : Premier Itakura
* Isao Kimura : Tadasaburo Sasaki
* Muga Takewaki : Shingo Miyagawa
* Shima Iwashita : Oren, l’amante de Kiyokawa
* Keiji Sada

1. Sujet

Japon, début 1853. Quatre vaisseaux à vapeur (les 4 voiles noires) du commandant américain Matthew Perry jettent l’ancre dans la baie d’Edo au Japon : après 300 ans de vie en autarcie, l’empereur se voit enjoindre d’ouvrir son pays au commerce. Cela déclenche des troubles dans la ville, des arrestations en chaîne, et des manoeuvres politiciennes qui opposent le Shogun de la ville, favorable à un traité commercial, et l’empereur, qui prône l’autonomie nationale. 10 ans plus tard, rien n’est entériné : l’ambitieux samouraï Hachiro Kiyokawa est ainsi tiraillé entre sa fidélité au Shogun et son respect pour l’empereur, à moins que, tous scrupules ravalés, il ne se demande finalement où est son intérêt…

2. La véritable Histoire de Hachiro Kiyokawa

* Né en: 1830
* Mort en: 1863
* Titre: exécuteur du Rôshigumi
* Nom à l’enfance: Motoji
* Japonais: 清河八郎 (Kiyokawa Hachiro)

2.1 La vue de Kiyokawa Hachirô

Kiyokawa Hachirô est né dans le village de Kiyokawa du Han de Shonai comme fils d’un Gôshi. Désintéressé par les affaires familiales de brassage du sake, il voyagea à Edo où il étudia sous l’enseignement de Tojo Ichido et Azumi Ruosai, et il reçu un Menkyo de L’école Hokushin Itto Ryu au Genbukan? En 1855 il ouvrit l’école Kiyokawa. C’était la seule école qui enseignait à la fois les études et le Kenjutsu à Edo. Il était un érudit confucianiste, et un ardent opposant au bakufu Tokugawa, et il utilisa son école comme plateforme pour transmettre son point de vue.

Alors qu’il était à Edo, il tua un homme dans la rue à cause d’un affront perçu, et il fut forcé de quitter Tokyo ou d’être arrêté. De mars à septembre 1855, il voyagea dans de nombreuses place dans Honshu et écrit le livre « Saiyu So ». Après l’incident à Sakuradamon, l’école Kiyokawa devint un endroit de réunion pour les Sonjo Roshi, ils formèrent le « groupe Tarao » et assassinèrent Henry Heusken.

* En 1862, Kiyokawa soumit les « Trois mesures d’urgences » à Matsudaira Shungaku. Matsudaira  prit le plan et créa les Rôshigumi.
* En février 1864 à Mibu Kyoto, Kiyokawa changea soudainement le but des Roshigumi et renvoya tout le monde sauf 19 personnes à Edo. Ceux qui décidèrent de rester à Kyoto comptaient Kondo Isami, Hijikata Toshizo, Serizawa Kamo qui fonda plus tard le Shinsengumi.

En Avril, Kiyokawa fut assassiné par des assassins du bakufu (incluant Sasaki Tadasaburô) à Azabu.

Le Rôshigumi fut renommé en Shinchogumi, et travailla sous le han de shonai comme force de police spéciale dans Edo.

2.2 Kiyokawa dans la littérature

Livres:
* Kiyokawa Hachiro (清河八郎) Shibata Renzaburo
* Kimyonari Hachiro (奇妙なり八郎) Shiba Ryotaro
* Bakumatsu Shippuroku (幕末疾風録) Ito Hitoshi
* Kaiten no mon (回天の門) Fujisawa Shuhei

Film: Ansatsu (暗殺) Shinoda Masahiro (1964), basé sur l’histoire de Shiba Ryotaro

Livre de recherche: Kiyokawa Hachiro no Meiji Ishin (清河八郎の明治維新) Takano Kiyoshi

Livre de Kiyokawa: Saiyu so (西遊草)

3. Histoire et Critique

Avec l’exception de Sword of Doom, c’est le jidai geki le plus nihilistique qu’il m’ait été donné de voir.

Tout commence assez raisonnablement. Kiyokawa Hachirô (Tetsuro Tanba) est un épéiste émérite de relativement basse naissance (apparemment, il est le fils d’un fermier). Il anime un dôjô et est assez talentueux pour attirer un grand nombre d’étudiants aux yeux chassieux comme disciples. Malheureusement, son origine paysanne l’empêche d’acquérir le rang d’un vrai samurai, la caste privilégiée sous le bakufu Tokugawa. Maintenant, il est autorisé à porter ses pées, donc il n’est plus un roturier, mais sa seule opportunité de se mélanger avec l’aristocracie des samurai termine par un désastre.

Lorsque Matsudaira découvrit la célébre épée aux sept étoiles qui appartenait à Kiyokawa, il invita son possesseur dans sa villa. Durant la visite formelle, un autre samurai expliqua à Kiyokawa que venant d’un milieu modeste, il n’avait pas le droit de posséder une arme aussi précieuse, et l’offensa même en l’accusant d’avoir volé cette arme à un noble samurai. « Ce n’est pas l’épée qui fait l’homme » répliqua Kiyokawa indigné, « c’est son calibre ». En d’autres termes, ce n’est pas la naissance qui doit définir la position dans la société, c’est son caractère. C’est ce qu’il veut croire, mais c’est une fabtasme dans la société rigide et stratifiée du système féodal stagnant. Ses tentatives de présenter son plan ambitieux pour s’occuper des conséquences de l’arrivé de Perry au Japon ne provoque chez l’auditoire que rires, sarcasmes et moqueries que prenne le stratagème comme une tentative stupide et quelque-part pathétique d’un péquenaud pour arriver aux corridors du pouvoir.

Naturellement, tout cela laisse Kiyokawa dégoutté du shogunat. Ironiquement, c’est son désir déçu d’appartenir au système qui le tourne contre le-dit système. C’est seulement à un moment du film, qu’il révèle le vrai fond de son support ostensible patriotiste envers l’empereur: la scène avec la prostituée, et sa future maitraisse, Oren (Iwashita Shima) le montre dans un monologue où explique l’injustice du shogunat. A la fin, sa position supposée patriotique est réduite à de la rancune née d’une ambition insatisfaite (et insatisfaisable). L’ambition est quelque chose que Kiyokawa a et aspire par dessus tout. De ce fait, il n’est pas un de ces shishi typiques qui planifie la chute du shogunat durant les années 1860n ce manque de représentativité est raillé par Sakamoto Ryoma, un autre célèbre dissident, qui déchire l’avis de recherche de Kiyokawa alors qu’il laisse le sien. Lorsque Kiyokawa lui demande pourquoi, Ryoma lui explique qu’à l’inverse de Kiyokawa, lui, Ryoma, n’a pas été pardonné par le shogunat. Alors pourquoi Kiyokawa, un ennemi avoué du système a été pardonné par ce même système?


Kiyokawa Hachiro (Testuro Tanba)

Son désir extrême à réussir à occuper un rang dans l’échelle de la société des samurai n’a d’égal que ses talents et le conduit à une explosion de violence maladive qui précipite sa chute. Une jour, durant une marche avec ses étudiants, il est accosté par un policier local (un espion du shogunat) qui est au courant des prétentions de Kiyokawa et ne resiste pas à la tentation de le tenter, peut-être dans l’espoir qu’il révèle ses tendances de conspirateur. Ayant été poussé au-delà de son endurance, Kiyokawa dont les compétence à l’épée sont formidable, décapite le policier d’un coup, et si rapidement que la tête coupée portait toujours le sourire stupide que le policier affichait alors qu’il était en vie. Ce n’est pas un acte de courage, mais un acte colérique d’un enfant trop gâté, et Kiyokawa révèle ainsi qu’il n’a peut-être pas les nerfs suffisamment solides pour appartenir à la classe qu’il souhaite rejoindre. Et même pire, il fuit la scène du crime d’une façon pour le moins comique et d’un style pas vraiment samuraiesque: avec des villageois non armés qui le poursuivent alors que Kiyokawa fonce à travers les rues de la ville, sa lame nue dans la main, effrayant à son passage pigeons et passants. Ce n’est pas quelque chose que l’on verra de Sanjuro, bien que ce dernier ait le statut de rônin.

Le bakufu, conscient de l’utilité que peut avoir un guerrier talentueux conduit par l’ambition, pardonne Kiyokawa et, au cas où sa sympathie pour la cause impériale soit plus que superficielle, il engage le futur assassin Sasaki (Kimura Isao). Le seul problème est qu’à ce point ils ont un homme différent entre les mains. Bien que l’histoire est quelque part difficile à suivre compte tenu de la narration elliptique et non linéaire de Shinoda, les séquences suivantes semblent raisonnablement cohérent avec les évènements: après que Kiyokawa ait fuit de sa maison, le shogunat arrête Oren et un de ses étudiants. Ils les torturent (spécialement elle) pour qu’ils leur révèlent l’endroit où se cache Kiyokawa mais Oren meurt sans le leur révéler (Il est clair qu’elle connait l’endroit, mais dans tous les cas elle est déterminée à protéger cet homme, voyant en lui ce que tout le monde a manqué de voir). La mort d’Oren (encore, il n’est pas expliqué si elle se suicide ou meurt sous la torture; tout ce qu’on voit c’est son corps inanimé dans la cellule, et le bakufu semble avoir relâché l’étudiant) apporte un chagement dans Kiyokawa. Il commence alors à sérieusement intriguer pour précipiter la chute du bakufu et rassemble des partisans qui partagent sa vision des choses. Lorsqu’il rencontre Ryoma, il lui dit qu’il va commencer une guerre. Lorsque ce dernier semble septique sur ses perspectives (il faut se rappeler que Ryoma est le ‘rebelle’ qui passe son temps à pêcher ou à s’engager dans des actions civiles non-violentes de désobéissance comme ne pas se laver, par exemple) Kiyokawa offre une vision des vraies forces qui l’anime en expliquant qu’il n’y a rien de plus excitant que commander une armée. Encore, son ambition personnelle vient au premier plan et sans Oren, il n’y a rien pour le contenir.


Oren (la divine et sublime Shima Iwashita)

Oren est un personnage enigmatique, entièrement en accord avec la description des femmes que fait Shioda dans ses films. Une prostituée malgré elle, elle tombe amoureuse de Kiyokawa et réussit à réveiller en lui des émotions qui autrement seraient restées enterrées dans son âme tourmentée. Bien que sa mort ait inutile dans le but qui lui avait été attribué, celui de protéger Kiyokawa, puisqu’au final il est pardonné pour le meurtre qu’il a commis, elle sert tout de même à réveler l’homme pour ce qu’il est. Suite à la révélation de sa mort, il écrit par la suite une lettre à ses parent, les imporant de se rappeler d’elle dans leur prières et de la traiter comme si elle avait été sa femme et comme une femme bienveillante et de coeur. Sans elle pour ancrer ses ambitions, Kiyokawa devient hors de contrôle; il n’y a rien de plus urgent qu’atteindre le but qu’il s’est fixer d’accéder au statut désiré et c’est la seule chose qui le fait vivre. Elle est aussi la seule personne à qui il se sentait bien et qu’il pouvait se confier, il c’est ce qu’il a fait lui révelant son horreur de la violence et ses regrets du meurtre du policier. Shinoda ne peut résister de se moquer du code des samurai lorsqu’il présente Sasaki qui vient de lire le journal intime de Oren s’exclamant triomphalement que maintenant il pouvait tuer Kiyokawa: car l’homme avait révélé sa faiblesse, la peur de la mort est la faiblesse totalement incompatible avec le code du bushido sans merci. Sasaki peut tuer Kiyokawa car ce dernier se présente finalement comme étant humain, un commentaire extrêmement sarcastique du metteur en scène sur le passé féodal que beaucoup glorifient ou au moins regardent avec nostalgie.

Le vide de l’approche de Kiyokawa est révélée avec l’effroyable massacre de l’auberge de Teradaya dans lequel des samurai rebelles sont éliminés sur les ordre de leur propre seigneur. On ne voit Kiyokawa nulle part, mais le jour suivant, Ryoma survient dans les décombres et chante une chanson lugubre liant métaphoriquement Kiyokawa à un poulain indiscipliné attaché à un arbre; lorsque le poulain arrive à se libérer, la secousse fait tomber les feuilles de l’arbre. En d’autres termes, l’ambition personnelle de Kiyokawa va conduire à causer la mort absurde de ses partisans qui ont adhéré à son idée de sauvetage nationale. Ce n’est pas surprenant pour nous, mais c’est inconcevable pour ses anciens étudiants de voir Kiyokawa gérer une armée en aide au shogunat. Le même maitre intriguant est maintenant entrain de manoeuvrer pour être à la tête d’une armée, n’importe quelle armée, même une qui a une but ostensiblement opposé à son but patriotique avoué. Lorsqu’ils le confrontent, Kiyokawa les tue presque tous de sang froid, incluant un jeune homme qu’il avait sauvé auparavant. Sa dégénération est presque complète. Ce que ces innocents n’ont pas réalisé c’est qu’il ne pas voué à une autre cause, mais qu’il poursuit juste sa propre gloire en prenant n’importe quel chemin possible.

sachant très bien que le bakufu ne le considérerait jamais plus qu’un vulgaire instrument, à utiliser tant qu’il serait utile, Kiyokawa jette la première pierre en se plaçant du côté de la cause impériale une fois encore. Il emmène ses compagnons indisciplinés à Kyoto puis proclame qu’il a en fait, le commandement par l’empereur. Une nuit intense s’ensuit durant laquelle la preuve de son commandement doit être apportée ou alors Kiyokawa perdra la vie pour son forfait. C’est ce qui arrive juste à temps, le plus important des documents que l’on peut imaginer, celui dans lequel l’Empereur autorise Kiyokawa à donner des ordres dans le pays. Après cette nuit intense, Kiyokawa, qui a force d’avoir tenu son sabre au clair toute la nuit ne peut plus ouvrir la main, a la vie sauve. La chose amusante est que la totalité des hommes de l’armée sont au service du bakufu (et donc opposés à l’empereur) mais lorsque l’édit impérial arrive, ils se prosternent tous comme un seul homme et par la suite la seule chose que les plus honnêtes peuvent faire c’est s’en aller. Shinoda se moque encore une fois du culte impérial, pour lui, aussi mort et vide de sens que le code du bushido.

Mais l’ambition de Kiyokawa est encore une fois déçu car cette victoire ne lui ramène rien. Il n’est pas à la tête d’une armée victorieuse, il n’est pas admis dans les corridor du pouvoir, il n’est pas devenu un des fidèles lieutenants de l’empereur. Un des plus proche disciple de Kiyokawa écoeuré par la tromperie de Kiyokawa l’abandonne avec un message lui demandant pardon. Alors que le reste des disciples naifs de Kiyokawa transforment un haiku pas terrible en chanson, Kiyokawa quitte le scène pour aller regarder par la fenêtre et contempler avec un regard vide l’extérieur, puis déchire le message et laisse les morceaux s’envoler au vent. C’est la fin de la route pour lui, il a fait tout ce qu’il pouvait faire et n’a rien accomplit. Il reste inconnu, personne, et par désespoir, il va céder à la boisson et aux femmes. Lorsque l’assassin le trouve finalement (le bakufu n’oubliant jamais quelqu’un qui échoue à rendre un service qu’ils ont honnêtement payé), il a du mal à gérer un Kiyokawa ivre. La narration raconte que lorsque le corps fut retrouvé, le sol en dessous du corps puait le sake. A la fin, le succès de Sasaki n’est pas celui d’un épéiste supérieur (pour ce que nous en savons, Kiyokawa aurait aisément pu battre l’assassin, comme nous l’avons vu au début du film lors d’un match amical), et ce n’est pas à cause de la supposée illumination de Sasaki à la lecture du journal de Oren, c’est simplement à cause de la déchéance de Kiyokawa qui a sombré d’état d’être humain à état de soulard impotant. Cet assassinat ressemble plus à un coup de grace, une mise à mort par pitié, qu’un meurtre ou une punition.

L’histoire complexe est raconte par Shinoda dans son style habituel inimmitable avec des cadrage inhabituels, des plans arrêtés permettant de mettre l’accent sur une scène, et une édition incroyable qui donne au séquence un flot qui port un rythme jazzy. Shinoda ne ressemble pas du tout à Kurosawa ou Ozu, et ses films ont retenu un atmosphère moderne qui est toujours perceptible même aujourd’hui. Il y a une qualité de bande-dessinée liée aux séquences  avec plus d’attention portée sur certains détails particuliers plutôt que sur la scène générale. Les plans arrêtés sont particulièrement important ici, comme lors de la scène pendant laquelle Oren a sa première expérience sexuelle, ou lorsqu’un samurai passe son épée au travers du corps de son ami pour atteindre l’ennemi que l’ami immobilisait. Le penchant de Shinoda pour les scènes théatrales trouve toute leur expression avec un éclairage instable et des prise de vue abstraites (par exemple, Sasaki s’entrainant dans une salle déserte dans une pénombre presqu’absolue), et il utilise les possibilités du cinéma d’une façon qui est maintenant bien établit (par exemple, lorsque Sasaki est battu, sa vision trouble est représentée par une prise de vue hors du champ avec Kiyokawa en fondu en ouverture et fermeture qui se brouille). Toute cela ajouté à l’incroyable bande son et la formidable musique de Takemitsu Toru, et on ne devrait pas être surpris d’apprendre que ce film est considéré par beaucoup comme la meilleure oeuvre de Shinoda.

Le film est exceptionnel, il est dommage que la version française ne lui fasse pas honneur. En effet le sous-titrage français est critiquable… tout a été traduit. La maitresse de Kiyokawa, Oren se nomme donc « Lotus », les écoles de kenjutsu et iaijutsu deviennent « l’école du Dragon du Nord », etc… au lieu des  noms des koryû… ce qui enlève tout le charme du jidai geki…. Et pourquoi pas non plus traduire les noms des samurai? Au lieu de Sakamoto Ryôma, on l’appèlerait Sakamoto dragon-cheval? -_-‘

trailer: http://www.dailymotion.com/video/x7gj7p_assassinat-masahiro-shinoda-trailer_shortfilms

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