Mai 272011
 


Aujourd’hui, enfin ce soir, a eu lieu les passages de grades 1er, 2ème et 3ème dan de la ligue de Karate des Yvelines.  Deuxième évènement de stress intense avec la coupe de France de dimanche dernier.

C’est mon premier passage de grade dans un style commun aux autres styles de karate. Jusqu’au deuxième dan, je les avais passé dans un style différent et donc le passage avait été différent. Car remonte à pas trop longtemps, mais je m’en souvient bien: Passage de grade nidan.

Cette fois ci je rejoins le passage de sandan sous le sceau Uechi-ryu. Le Uechi-ryu étant une école de karate, le passage est commun avec les autres écoles. Mais là n’est pas vraiment le problème, quand on a acquis les bases de la stabilité, on est stable dans les autres formes. Et quand on a du kime, du timing dans une forme, on doit l’avoir dans les autres.

Bon j’étais loin de partir confiant. Venant d’une autre école, j’ai vraiment commencé le Uechi-ryu en septembre 2009. Du coup je me suis battu pour acquérir les principes, la forme de corps et les kata et prévaloir mon niveau fédéral. Mais tout ça ne s’acquiert pas en deux ans. J’ai beaucoup de lacunes et beaucoup de choses que je ne travaillais pas avant que je dois posséder. Comme l’ancrage, le hakkei, le renforcement, et bien d’autres choses. De plus ayant, dans mon ancienne école, été plus technique que combattif, il me manquait déjà à la base les déplacements, l’esprit de décision et l’explosivité.

Bref, j’estimais ne pas avoir le niveau d’un 3ème dan de Uechi-ryu et je pense que c’est le cas. Dans le sens où je n’ai pas toutes ces années de renforcement derrière moi, toutes ces années de travail de sanchin kitae. J’aurais bien voulu recommander au début, mais la loi française en décide autrement.

Me voilà donc à stresser comme un fou avec 5 autres personnes dans le même état que moi (ça rassure quelque part). Je reconnais des gens qui étaient là au stage de passage de grade: [CR] Stage de ligue Yvelines de préparation aux examens – 6 mai 2011.D’un côté si je venais en pays conquis en étant sûr d’avoir mon grade, ça ne serait pas intéressant. Finalement lorsqu’on est sorti des études, repasser des examens, éprouver à nouveau le stress de passage d’un diplôme c’est quelque chose de génial. Ca rappelle des souvenirs, des sentiments vécus… et surtout ça permet à nouveau de se confronter au stress de la prestation devant un jury et à la peur de l’échec.

Mon but en venant ici c’est d’une part essayer d’avoir le plus d’UV possibles. Car je n’espérais pas une réussite. Car j’estimais pour moi même que je n’avais pas assez d’expérience dans la pratique du karate pour espérer être au niveau de ceux qui en font depuis… combien? au moins 10 ans pour le 3ème dan. Et je sais que j’ai de nombreuses lacunes. La première se situe dans les positions et les techniques de kihon. Surtout que le stress fait que bien que j’ai entendu la technique demandée, bien que je l’ai bien comprise, mon corps fait autre chose dans l’exécution. Ma deuxième lacune se trouve dans le ippon kumite sur la reprise du ma-ai. J’ai tendance à rentrer et rester au contact pour continuer. Mais ippon ça veut dire ippon. Ensuite mon cauchemar, le ju ippon kumite. L’attaquant vous attaque d’une seule technique et vous ne devez riposter que d’une seule technique. Jusqu’à maintenant, dans cette situation j’ai l’effet tunnel qui se met en place et je n’arrive pas à voir venir.

Le début de l’épreuve commence. On s’aligne et salue les membres du jury, puis on se répartit suivant les tableaux. Première UV: le kihon. Tout d’abord kihon seul, dans une direction, dans l’espace. Puis sur cible. Evidemment on me demande mae ashi mawashigeri suivite de gyaku zuki puis mae ashi mae geri puis maete et gyaku et forcément je fais autre chose. J’ai dû me tromper 2 ou 3 fois comme ça. Mais j’essaye de faire le mieux que je peux. Puis on passe au kihon sur cible. Jusque là c’est moyen, si je ne commets pas d’erreur, j’ai l’impression d’être mou, pas à distance, pas assez explosifs.

Ensuite vient le plus dur dans ces passages, l’attente. On attend que les autres candidats aient passé les épreuves au travers desquelles on est déjà passé. Ce qui fait qu’il n’est pas possible de maintenir un rythme cardiaque constant et que forcément on se refroidit et on retombe en tension.

Puis vient l’UV 2:  l’épreuve kata et bunkai. Tout d’abord kata personnel, puis kata imposé. Je choisis Seiryu. Bon je n’ai pas fait de fautes dans l’exécution du kata, au sens où je n’ai pas eu besoin de l’interrompre et de recommencer. Ceci dit c’est une victoire pour moi car c’est justement le kata que je n’avais pas pu développer durant la coup de France. Et je tenais plus que tout à exorciser cet échec. Bon mes positions ne sont pas assez ancrées, mes hirate mawashi uke sont trop courts, et je crois avoir eu une perte d’équilibre. Puis je tire mon kata imposé…. Et merde… sanchin…. ce n’est pas que je n’aime pas ce kata, c’est plutôt car quitte à représenter un style, j’avais vraiment envie de montrer un kata supérieur. Autre chose avec des formes grues. Seisan aurait été génial. Mais bon. Je vais essayer de faire un beau sanchin, avec les contractions qui vont bien, la respiration qui va bien. Seulement voilà, au lieu de repartir sur ce que je sais faire, je prends en compte les modifications que nous ont conseillé Kansho et Kanji Uechi et je fais une petite erreur de déplacement. Je pars à droite au lieu de partir à gauche (ou vice versa… je ne me souviens plus). Puis arrive le moment de faire les bunkai. Premier mouvement, je décris mal l’enchainement à mon partenaire du coup ses attaques ne sont pas à la hauteur de ce que j’escomptais et le rendu est pas terrible. Et j’enchaine sur les échanges d’attaques/défenses médiocres, pas esthétiques et pas vraiment efficaces.  Mais là c’est de ma faute. C’est à moi de guider par mes explications mon partenaire pour que ses attaques soient efficaces.

Ensuite comme les katas sont plus ou moins long dans les autres styles, et les bunkai aussi, long moment d’attente.

On passe ensuite à la dernière partie de l’UV1: le ippon kumite. Plusieurs attaques codifiées, plusieurs défenses au choix, à droite et à gauche. Respecter la distance, le timing et essayer puisque l’attaque est annoncée de faire quelque chose de propre. Je me mets en garde Uechi et profite pour montrer un peu ce que j’ai appris en Uechi durant ces deux dernières années: Boshiken, yonbon nukite, hirate mawashiuke en diversifiant mes attaques et mes reprises de ma-ai. Si je n’ai pas été très bon dans cette épreuve, au moins je ne me suis pas chié dessus…

Puis vient l’UV3 et avec elle la dernière épreuve, celle qui me terrorise le plus: le ju ippon kumite. Je commence par attaquer, je n’attend pas trop et mes attaques sont directes et franches. Mon partenaire fait une très bonne prestation. C’est à mon tour. Je me mets en garde Uechi et j’attends l’attaque, je tourne, je tourne. Mon partenaire met un peu de temps à lancer sa première attaque que je négocie mal. Puis la deuxième attaque arrive, mais j eme suis déplacé trop loin… au final j’ai pu négocier 3 attaque sur 5 dont une qui m’a touché. Bon je m’attendais un peu à ce résultat. Dès le début j’ai l’effet tunnel et je ne vois pas les attaques arriver. Puis arrive vite le ju kumite. Avec mon partenaire on enchaine les techniques d’attaque, défense, contre-attaque souplement.  Je crois que j’ai eu du plaisir à jouer avec mon partenaire de cette façon. Il a pu prendre l’initiative, enchainer, contre-attaquer et j’ai pu faire la même chose. Ce n’était pas trop dur, mais plutôt fluide, et on se laissait l’un et l’autre l’opportunité de travailler… et ce sans s’accorder, simplement un échange souple. Pas un combat pour savoir qui a la meilleur technique, mais seulement l’opportunité de montrer ce qu’on sait faire et de laisser l’autre l’opportunité de montrer ce qu’il sait faire. J’étais mort de fatigue et épuisé nerveusement. J’ai puisé dans mes dernières forces… mais je crois que j’ai vraiment pris du plaisir à échanger de la sorte avec mon partenaire du moment.

Puis vient l’attente… la longue attente… et finalement les résultats. De nombreuses personnes que j’avais vu bien travailler l’ont eu… et je suis content pour elles. Mon partenaire a réussit et ça me fait plaisir car je n’ai pas été un partenaire aussi bon qu’il aurait peut-être voulu.

Au final et à ma grande surprise je suis admis. Je ne m’y attendais pas vraiment et je suis soulagé. Car l’inverstissement temporel pour un passage de grade, mais aussi physique, nerveux, et financier n’est pas des moindres. Mais maintenant ça veut dire que j’ai énormément de travail à accomplir sur plusieurs années pour mériter ce niveau. Ce qui est génial avec le karate c’est qu’un tel grade n’est pas une finalité, mais un début… Le début du commencement d’une vie


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