Mar 042010
 


Or donc comme prévu, le cours du jeudi 4 mars 2010 était en commun avec le club d’Aikidô de Carrières sur Seine dirigé par son très sympathique et compétent professeur Jean-Philippe. Le but était de créer un premier rapprochement entre ces deux clubs issus de la même association USMC. En effet il est dommage que deux clubs d’arts martiaux japonais (bon certains me diront Okinawa c’est pas le Japon, mais on ne chipotera pas sur des terminologies) issus de la même association ne se rencontrent pas pour connaitre les travaux des uns et des autres et pourquoi pas apporter quelque chose dans les pratiques des uns et des autres.

Arrivé un peu en avance, on participe à l’entrainement de l’aikidô qui travaille sur saisie du poignet la projection/clef shihonage en omote et ura. La forme omote consiste à avancé vers l’intérieur du partenaire et la forme ura consiste à à pivoter sur son propre axe pour se retrouver vers l’arrière du partenaire. Je travaille avec un gradé et j’ai été agréablement surpris d’être contrôlé tout au long de la technique: pas de trou, pas de relâchement.

Puis Didier ayant fini son cours avec les enfants nous rejoins et explique le but de cette réunion. Il présente brièvement le Uechi-ryû et commence par expliquer ce qu’il va montrer: kata sanchin (but du kata et de la position), des applications sur des techniques du kata, notamment wa-uke et hirate mawashi-uke et peut-être des kitae waza. Pour montrer un travail fini de la pratique du kata et des kitae-waza, il fait démontrer à Raphael le kata en le testant (sanchin-kitae). Ce qui est une pratique qui est assez spectaculaire pour ceux qui ne la connaitraient pas et surtout ne savent pas qu’il s’agit d’un travail aboutit, puisque pendant l’éxécution du kata par Raphaël, Didier va tester les bonnes contractions des muscles et l’équilibre en frappant du poings ou du pied sur les différentes zones qui doivent être protégées par une contraction suffisante.

On passe donc ensuite à la pratique du kata que l’on fait 3 fois. Didier explique bien les principes fondamentaux du kata: position des pieds, ancrage et structure corporelle. Puis chaque pratiquant de karate se voit confier un ou deux pratiquants d’aikidô pour leur faire exécuter le kata en les testant. Pas de frappe seulement une pression pour vérifier la stabilité et l’enracinement. Le but étant que les pratiquants d’aikidô puissent voir et sentir les principes liés à cette position particulière et cette pratique.

Puis Didier montrera une application sur wa-uke, le blocage circulaire qu’on retrouve dans le kata: face à face en garde à gauche, l’attaquant attaque coup de poing droit puis gauche, le défenseur défend wa-uke gauche puis wa-uke droit (comme les trois derniers mouvements de la fin du kata sanchin) pour rentrer une contre-attaque. Puis une autre application avec clef: l’attaquant lance un coup de poing droit puis gauche, le défenseur effectue wa-uke droit puis gauche avec saisie ce qui lui permet de rentrer une clef pour amener au sol.

Là-dessus Jean-Philippe démontrera des techniques d’aikidô sur shômen-uchi: ikkyo.
L’attaquant est an garde à gauche et attaque shômen-uchi droit en avançant d’un pas. Le défenseur est en garde à gauche et va avancer d’un pas pour rentrer dans l’attaque avec un age-uke droit. Il insistera sur l’angle du coude afin que si contact il y a, il puisse glisser le long de l’avant bras et ne soit pas stoppé par un blocage. puis le défenseur saisie le poignet de l’attaquant et en poussant sous l’aisselle le déséquilibre à 45° pour finalement avec un pivot l’amener au sol.

Je travaille avec Jean-Philippe qui m’explique un peu plus les principes d’absorption et d’esquive, de déplacement, de l’aiki. Il m’expliquera que pour lui l’échange avec des gens qui pratiquent le karate est intéressant car les techniques d’attaques ne sont pas données mollement et sans conviction, du coup les techniques d’aikidô sont nettement plus coulante… et l’erreur est vite perçu. Notamment lorsqu’on travaille avec un pas trop petit gabarit comme moi… s’il n’y a pas de déséquilibre ou de contrôle, je ne bouge pas trop.

Il montre ensuite le travail de irimi nage. Le défenseur vient absorber l’attaquant dans un mouvement circulaire et revient sur lui en « manchette dans la gorge ou sous le nez ». Il montrera que le mouvement de manchette est important car avec des pratiquants endurcit si le mouvement n’est pas coulé, et si le mouvement de manchette n’est pas un pique (atemi) alors il suffit à l’attaquant de s’ancrer et de supporter  la frappe qui ne fait pas grand chose.

Suite à cela, Didier montre la forme de irimi nage tel que pratiquée en karate.  En garde à gauche l’attaquant enchaine un maete-zuki (jab) du gauche puis un gyaku-zuki (direct) du droit. Le défenseur effectue avec la main gauche un shûkoken (ou kakutô uke) sur le jab puis gedan barai gauche sur le gyaku chûdan. Dans l’idée l’attaquant ouvre la défense avec une attaqua haute (leurre) puis percute sur les côtes ouvertes. le défenseur défend avec la même main (gauche) et rentre dans avec un coup d’avant-bras tout en continuant d’avancer, ce qui a pour effet de déséquilibrer et faire tomber l’attaquant. Et on termine l’attaquant avec le type de technique que l’on veut.

Puis Jean-Philippe prend le relais avec nikkyo sur saisie du keikogi au niveau de l’épaule. En général la saisie n’est jamais seule, elle est suivit d’un atémi ou d’une tentative de déséquilibre. Il convient donc  de tout de suite placer un atémi préparatoire (baffe, frappe, etc.) puis de se déplacer pour sortir de l’axe de l’attaque en s’éloignant du partenaire induisant un déséquilibre pour lui. On rentre ensuite une clef en « Z » (kote kudaki) pour agir sur ensuite sur le coude tout en maintenant une pression sur le poignet et en créant le vide par une rotation on amène le partenaire sur le ventre et on le termine avec un contrôle par clef. Cette technique est très difficile à réaliser mine de rien, car le moindre relâchement de la pression et c’est tout l’enchainement qui est cassé. Je travail avec un gradé, et je peux sentir que pas un seul moment je peux contrer la technique ou riposter, je suis mis en déséquilibre constamment ou verrouillé par la clef du début jusqu’à la fin.

Didier termine la séance par une défense contre un enchainement coup de pied direct coup de poing direct (du même côté) afin de montrer une application de hirate mawashi-uke. la défense est au choix et le contrôle au sol peut reprendre ce qui a été montré par Jean-Philippe.

Conclusion

Ce type de cours est intéressant car il permet de rapprocher des pratiques vraiment différentes en voyant que certaines principes sont les mêmes (garder le coude en bas, proche du corps), l’ancrage, la stabilité, etc… Il a permis aussi de rapprocher les deux clubs de cette même association, et de partager des impressions, des sensations diverses. Ainsi de notre côté nous avons pu travailler les amenées au sol, les clefs, et ces déplacements circulaires typiques de l’aikidô. Notamment sur le contrôle total du partenaire et non le contrôle du membre qui attaque. Les pratiquants d’aikidô ont pu mettre en pratique ce que leur dit souvent leur sensei, Jean-Philippe, sur le fait que les atémi sont souvent puissant et qu’il ne faut pas les bloquer durement (Jean-Philippe sait de quoi il parle puisqu’il a lui-même pratiqué quelques temps un style de percussion: la boxe française). Ils ont pu voir que le karate ne se limitait pas au seul style médiatisé et dont on peut voir les compétitions à la télé, mais qu’en plus certains styles de karate intègrent aussi du travail articulaire dans leurs bagages, mais à un niveau différent. J’espère que cet échange a pu apporter autant de choses aux uns comme aux autres que j’ai pu en apprendre.

Merci à Didier et Jean-Philippe pour l’organisation et avoir permis cet échange possible.


Je vous donne rendez vous si le site du club de Uechi-ryû de Carrières sur Seine pour les photos: http://www.uechiryu.fr/article-cours-de-aikido-et-uechi-ryu-a-l-usmc-4-mars-2010-46062166.html

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